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11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 00:50

2009.2010 - Kokyu

 

Au Kobukan Dojo, j’enseigne cinq jours sur sept et il n’est pas un cours où je demande à mes élèves, mes disciples, de faire attention, de prendre soin d’eux et de l’autre. Je voulais donner mon point de vue et je sais qu’il est partagé par beaucoup, même parfois par ceux qui pratiquent la compétition, quelque soit la discipline pratiquée. Je pense à une de mes élèves, une amie qui pratique avec moi le QI GONG. Ecoutons notre corps.

 

Il faut être à l’écoute de celui-ci, faire en sorte connaître ses limites pour ne pas franchir la ligne rouge. « Toujours plus haut, plus vite, plus loin » n’est pas une fin en soi. Cela signifie un surentraînement, des microtraumatismes, du stress, parfois des blessures plus ou moins importantes. Et pour combien de temps ? Trop longtemps certainement. Ne dit-on pas que la « carrière d’un athlète est très courte » ? J’en doute quand je vois les reconversions assurées ou presque, mais en cas d'accident .....

 

Nous demandons à chaque adhésion, la présentation d’un certificat médical. De mon humble avis, c’est un minimum. Et quand un incident est arrivé à l’extérieur (je croise les doigts, chez nous, c’est du domaine de la brûlure légère sur le pied) à l’un de mes élèves, je demande encore un certificat avant la reprise. Devrions nous aussi exiger un « test d’effort » ? Un « doppler » ? Un « IRM » ? Cela fait beaucoup et je le comprends. Surtout que cela n’empêche rien, rassure et risque de donner un effet pervers. Car alors, pourquoi ne pas « croquer la vie à pleine dents » ? Pourquoi ne pas se jeter « à fond la forme » ? Pourquoi ne pas profiter de ce qui nous reste de vie en se dépassant et « montrer de quoi nous sommes capables » ?

 

Est-ce bien utile ? Est-ce là le but de votre vie ? Dans mes cours, je freine souvent ceux que je nomme affectueusement « mes bourrins ». Ou je calme ceux qui se lancent à tout va, ignorants des risques potentiels dans nos disciplines martiales. Ils veulent souvent bien faire. Je préfère « être et durer » et quand je leur dis que l’Aïkido n’est pas un moyen d’apprendre à se défendre, à combattre, à détruire, il arrive que les visiteurs me regardent avec des yeux ronds.

 

Nous apprenons à nous connaître nous-mêmes, à partager, à cultiver un effort sans pousser nos limites extrêmes. Souvent, j’entends : « si on ne transpire pas, c’est que l’on a rien fait » ! Je transpire très peu, sauf l’été. Pourquoi ? Parce que je bois bien plus. Maintenant, si vous voulez tester mon travail sur le tatami, vous pouvez toujours. Il m’arrive de transpirer en Qi Gong ou au Iaido. Pourtant, j'y bouge bien moins qu’en Aïkido. Alors arrêtons ces fadaises. Prenez soin de votre corps, échauffez vous correctement, et ensuite, préparez vous à travailler. Ne forcez jamais inutilement. Il y a un temps pour tout.

 

Regardez en Judo. J'étais judoka et compétiteur. Enormément d’enfants, moins d’adultes, encore moins de compétiteurs « accomplis » et quant aux champions, cela devient une misère, peu d’élus. Et arrivés à un âge avancé, ils se cantonnent dans le travail « senior » ou dans le seul enseignement. J’ai voulu faire pareil au Dojo et après réflexion, je me suis dit que c’était ni plus ni moins que de la ségrégation. Chez nous, tout le monde pratique en même temps dès l’âge de 13 ans, hommes et femmes. Aucune différence car chacun respecte l’autre. N’est-ce pas essentiel et plus intéressant ? Pas de couleurs de ceinture jusqu’au Ikkyu (ceinture marron). Egalité totale. Seule la connaissance technique peut différer, mais le mental, la philosophie martiale, l’étude, sont les mêmes pour tous.

 

Je tenais à faire cet article ayant appris la disparition très récente d’un aïkidoka d’un peu plus de 30 ans. Nous avons perdu des amis, des connaissances, des hommes sous la lumière des projecteurs comme des travailleurs de l’ombre. Il y avait des Maîtres et d’humbles yudanshas.

 

Alors, ne croyez pas que cela ne concerne que vous. Ceux qui restent souffrent et ils n’en ont guère envie. Durez pour partager le plus longuement possible avec vos amis, vos familles, une vie parfois consacrée aux arts martiaux, parfois au sport, souvent à vous-mêmes. Et ce n’est pas du tout de l’égoïsme.

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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 15:46

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Il faut déjà admettre que les grades DAN dans les arts martiaux sont de création récente et ensuite, que ce n’est pas le but ultime à atteindre. Dès que cela m’est possible, je dis toujours que se donner un but nous donne une limite. Le fait, pour beaucoup de jeunes shugyoshas, de vouloir accéder par tous les moyens à la ceinture noire SHODAN, est une erreur. Cette volonté les limite dans leur progression, dans leur esprit d’ouverture. Avoir réussi son Shodan ou plus ? C’était sans doute le bon jour pour réussir comme les samurais disaient que « c’est le bon moment pour mourir ». Le Dan n’est que le degré, le niveau, l’échelon délivré à partir duquel se définit le travail à venir. Ce n’est que la base d’un passé technique récent qu’il faut confirmer.

 

A la DAI NIPPON BUTOKU KAI, être gradé DAN, ce n’est pas uniquement dû à la réussite d’un examen technique. Le Yudansha doit également étudier sans cesse tous les principes des disciplines pratiquées. Il doit se perfectionner, constamment, dans sa technique, dans son comportement général, dans le développement de son enseignement, dans la transmission de son vécu martial et de ses connaissances. C’est tout un monde qu’il faut appréhender, analyser, construire. Sans doute aussi, accepter avec humilité.

 

Au risque de fâcher certaines personnes, il est assez simple de passer des grades quand il suffit de « connaître le programme » demandé et de bien l’exécuter. J’étais membre de jury ou encore j’ai assisté à ces examens, et je ne m’attarderai pas sur le sujet. Pour ceux qui disent qu’un yudansha digne de ce nom ne doit pas se prévaloir de ses grades, ce serait comme dire qu’un officier ne doit pas porter ses barrettes ou ses étoiles ? Beaucoup seraient contrariés.

 

A la DNBK, nous recevons nos grades avec humilité, sachant que cela est une lourde responsabilité à porter. C’est un engagement envers les valeurs de la DNBK, envers le Honbu et ses représentants, envers les Maîtres et les responsables nationaux. C’est l’ouverture à la prise de responsabilités, un travail de chaque instant, un engagement sur une voie pleine d’obstacles, de difficultés, de souffrances parfois, mais aussi de plaisirs.

 

Différents des grades acquits auprès d’autres organismes et « certifiés » après un certain temps, les grades DNBK ne sont pas définitivement acquis. En cas de « démission-exclusion » pour des raisons graves sur lesquelles je ne m’étendrai pas, nous espérons que les intéressés auront l’honnêteté d’en accepter les conséquences. Ils ne devraient pas se prévaloir d’un grade, d’un titre d’une association dont ils ont été exclus ou dont ils ont démissionné car n’acceptant pas les contraintes acceptées par tous.

 

Les yudanshas possédant un ego assez prononcé, un besoin insurmontable d’être reconnus ou en mal de reconnaissance (ce n'est pas la même chose), seront rapidement déçus. Quel que soit son niveau technique ou « réalisé », la porte de sortie est largement ouverte. Nous nous rendons vite compte que les « je-sais-tout-je-connais-tout-je-suis-pur » qui ont réussi à entrer au sein de la DNBK - nul accès n’est infaillible - sortiront rapidement. Qu’importe la façon de prendre la porte, ils ne resteront pas.

 

Alors les grades DNBK ? Facile à demander, possible à obtenir, mais particulièrement difficile à mériter et à garder quand il est passé devant ses pairs, devant les Maîtres du Honbu ou des Ryu représentés. Ils se méritent et font l’objet d’un engagement total de tous les instants. Tout manquement étant lourdement et définitivement sanctionné, après quelques avertissements clairs.

 

Certains se moquent et disent « qu’en dehors des grades AIKIKAI, KODOKAN, fédéraux franco-français, point de grades valables et reconnus » … Qu’ils se moquent. Nous, nous sourions et savons rester d’éternels débutants. Que nous ayons atteint le Hachidan (grade de la maturité) ou que nous soyons Shodan (étudiant-expert), nous gardons notre humour qui est « la seule chose absolue dans un monde comme le nôtre » selon Einstein.

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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 12:13

Japon

 

 

Selon les médias, l’administration centrale japonaise aurait promis de renforcer la décontamination dans la région de FUKUSHIMA, des témoignages révélant que des milliards de yens seraient gaspillés dans des travaux bâclés.

 

Toujours selon ces médias, il s’agirait pour les entreprises privées choisies (quatre ou cinq), de nettoyer, récupérer, purifier et stocker les résidus. Mais les eaux usées seraient parfois rejetées dans les rivières alentours par « économie » ou manque de temps ? Seuls certains lieux seraient traités ? Cela viendrait-il de l’immensité de la tâche à accomplir ? Il s’agit quand même d’une action de survie ! Le Gouvernement japonais aurait alloué quelques 9 milliards d’euros, somme qui devrait encore augmenter et ce pour rien ?

 

Il faut prendre tout cela au conditionnel et avec précaution. Surtout quand nous ne sommes pas des gens « qualifiés », au fait des actions, pour en juger. Personnellement, je ne fais que rapporter des choses vérifiables et je me cantonne dans cette approche. Je ne me pose pas la question de savoir si les fonds que nous avons donnés, les gestes humanitaires et les dons réalisés furent bien employés. C’est le cas. Certes pas assez et nous ne pourrons jamais effacer ce drame. Comme vous, ceux qui furent contactés dans ce but, j’ai fait ce qui semblait juste. Cela ne nous enlève pas nos responsabilités face à Mère Nature. Mais nous ne pourrons jamais freiner les besoins des milliards d’êtres humains qui vivent sur notre planète.

 

Nous ne pouvons pas nous passer du nucléaire - pour le moment. Nous ne pouvons plus seulement vivre à la bougie ! Je l’ai fait pendant une semaine et plus après une tempête, cela n’est guère facile, je le reconnais. Et pourtant, je ne suis pas un gaspilleur d’énergie. Tout problème a une solution mais il faut savoir s’adapter, apprécier, comprendre et finaliser dans l’intérêt de tous et non pour satisfaire des lobbies, des « bons penseurs », des fortunés industriels ou autres. Si nous essayions de rester tout simplement des humains dignes de ce nom ? Vivants sur une terre fragile qui nous est indispensable ? Cela rejoint tout simplement une des valeurs cardinales que je défends depuis longtemps, le RESPECT. Dans tous les domaines. C’est très souvent perdu de vue !

 

Après TCHERNOBYL, il y a eu FUKUSHIMA. Avant et après la révolution de 1789, il y a eu les royautés, les empires. Les maladies, les séismes, les guerres, les pollutions, sont des fléaux qui ne disparaissent pas. Parfois freinées ?

 

Alors oui, il faut nettoyer. Oui, il faudrait trouver une autre solution. Oui, il faut que cela se fasse sérieusement quoi qu’il en coûte. Oui, il faut redonner espoir à ces familles brisées. Oui, il faut laisser le temps au monde de vivre en toute sérénité. Oui, il faut se retrousser les manches, ramer dans le même sens et surtout, surtout, éviter d’être égoïste, former les jeunes à trouver des solutions et non pas à jouer les fantassins extrémistes. Revenir aux années « hippies » n’est pas une solution et ceux qui l’étaient, se retrouvent souvent aux commandes de groupes, de sociétés, de bureaux, peu « écologiques ».

 

Le charbon, le pétrole sont tout autant polluants. Les panneaux solaires ? Quand ils sont en fin de vie, qu’en faisons-nous ? Nos « ventilateurs » ont leurs détracteurs. Les véhicules électriques ? Quid des batteries ? Au fait, qui peut se les payer ?

 

FUKUSHIMA est un second avertissement et le gouvernement japonais doit tenir ferme les entreprises utilisées dans le nettoyage. Je ne regrette pas notre geste de compassion, de soutien. Nous devons même en être humainement fiers. Laissons à ce peuple courageux la possibilité de montrer qu’ils savent mieux que quiconque gérer le nucléaire ? Eux qui sont les seuls à en avoir subi la frappe deux fois de suite ?

 

Un rêve ? Certainement. Mais je préfère rêver positivement sinon, je ne peux que penser à « Quel est le prochain ? Où ? Quand ? Qu’allons-nous faire ? »

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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 12:46

Japon

 

 

Certaines personnes s’inquiètent de ne plus trouver sur mon blog, tous les documents que j’avais posté. Je tiens à m’en expliquer. Cela est fort simple.

 

J’ai décidé de ne pas laisser ces informations trop longtemps du fait que je n’intervenais plus à ce sujet. Il y a bien trop de choses à faire, à dire, à réaliser et bien des gens le font certainement mieux que nous, que moi. Avec votre participation, vos encouragements, nous avons pu apporter une aide appréciable à tous ces malheureux de la petite ville de ISHINOMAKI, frappée par le terrible tsunami que nous connaissons.

 

Les aides furent collationnées, définies et apportées directement aux sinistrés par notre Président de la DNBK - Division Internationale, le Hanshi Tesshin HAMADA. Les autorités japonaises traitent le sujet avec gravité et nous ne pouvons pas faire plus. Je pense que de nombreuses organisations compétentes, officielles, sont sur le terrain. Des aides sont fournies et des actions entreprises. Je souhaite sincèrement à ce peuple courageux de se sortir le plus rapidement de ce terrible fléau.

 

Je pense, je peux me tromper, que nous avons fait ce qui était humainement possible à notre niveau. Je vous remercie encore de votre participation, de votre générosité et sachez que ce geste a été fort apprécié par toute notre hiérarchie. Nul doute que l’Humanité sait se serrer les coudes quand le malheur frappe, faisant fi des guerres confessionnelles, de pouvoir ou pour toute autre raison absurde.

 

Maintenant, laissons le temps effacer les traces de ce cataclysme et souhaitons que cela ne se reproduise plus. Le monde est ce qu’il est avec des gens de qualités comme des extrémistes. Nous ne pouvons le changer totalement, mais essayons de l’améliorer ? Par votre participation, vous y avez contribué, je vous en remercie.

 

Gassho, Namaste.

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 02:04

Torii.jpg

 

 

Un « Torii », littéralement « là où sont les oiseaux », ceux-ci se posant fréquemment dessus, est un portique, un portail traditionnel japonais. Erigé communément à l’entrée d’un temple shintoïste, il sépare l’enceinte sacrée de son environnement profane.

 

Il est constitué de deux montants verticaux (hashira), souvent inclinés, qui supportent deux linteaux horizontaux : le supérieur (kasagi) et l’inférieur (nuki). Il est fréquemment peint de couleurs rouge orangé. Usuellement réalisés en bois, le plus ancien est celui du temple Kubohachima, dans la préfecture de Yamanashi, de « style Ryobu » et dont la construction est estimée vers 1535. Il existe aussi des torii en pierre plus solides et durablement installés. Le plus ancien torii en pierre connu est celui du temple Kimpusenji, de « style Myoujin », de la préfecture de Nara, construit en 1455. Certains consistent en un placage de cuivre sur une ossature bois et de nos jours, ils sont même construits en béton armé ou en métal ! Parfois, ils peuvent être juxtaposés jusqu'à former un véritable tunnel comme au temple Fushimi Inari, à Kyoto.


Séparant symboliquement le monde réel du monde spirituel, chaque torii traversé lors de l’accès à un temple, un lieu de pratique martiale, un jardin … se doit d’être retraversé dans l’autre sens afin de revenir dans le monde réel. Il est fréquent que des japonais passent volontairement à côté d’un torii s’ils ne pensent pas repasser par cet endroit.

 

Les torii sont souvent décorés de guirlandes de papiers blancs et de tresses de cordages, signes caractéristiques marquant l’entrée d’une enceinte sacrée. La tradition veut que l’on y place des coqs en l’honneur de AMATERASU, déesse du soleil, dont serait issue la Famille Impériale Japonaise, une dynastie de 2 600 ans ! Les chants des coqs feraient se lever le soleil auquel ils seront ensuite sacrifiés ! Ces torii peuvent être gardés par deux « chiens léonins » qui se font face. L’un avec la gueule ouverte, l’autre fermée.

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4 janvier 2013 5 04 /01 /janvier /2013 17:31

 

Matsuo-Basho.JPG

 

 

Un jour, alors rédacteur de SESERAGI au sein de la FFAB, je commençais mon éditorial par ce Haïku de Matsuo Munefusa « Basho » :

 

« Encore une année de passée,

et je porte toujours

mes sandales de pèlerin ».

 

Mais qui était-il ? Il est évident que tous les détails peuvent se trouver sur le Net et sur des forums très complets. Les familiers de cet art n’ont rien à apprendre de moi quant aux autres, je souhaite surtout aiguillonner leur curiosité. Les arts martiaux sont « culturels », ne l’oubliez jamais.

 

Né Matsuo Munefusa, en 1644 aux environs de Kyoto, c’est le premier grand Maître du haïku, le plus célèbre au Japon où il est littéralement vénéré comme une des figures majeures de la poésie classique japonaise. Simplicité, cœur, légèreté, détachement … composent la force de son œuvre dont il a imposé la forme : l’instant révélé dans sa pureté illuminant le poème.

 

D’une famille de samurais, noble, il reçoit une éducation guerrière et raffinée, mais contrariée par le décès précoce de son mentor (si je ne me trompe pas, merci de me corriger), il se dirige vers les lettres et apprend auprès d’un Maître du Haikai, les rudiments de ce genre. Rapidement, il montre des capacités extraordinaires et il est évident qu’il ne sera jamais samurai ! Il suit ainsi de nombreux Maîtres, fonde plus tard sa propre école et vers 1680, renonce à la vie mondaine pour devenir ermite à Fukagawa. Devant sa retraite, il plante un bananier (basho) offert par l’un de ses disciples et choisi ce nom de plume ! Nul ne sait la raison de ce choix. Mais sans doute importante ou simple ?

 

Mais sous ce nom, une vie entière est consacrée à la poésie, aux voyages dont il tire des récits remplis de haikus, dans un style qui démontre une méthode de travail alliant bonhommie mais aussi rigueur. Mais en 1694, lors d’un voyage vers Osaka, il tombe malade, rebrousse chemin, regagne sa retraite. Selon les écrits, il dicte un dernier haïku à ses disciples éplorés leur demandant d’écrire des vers pour lui. Il cesse de s’alimenter, brûle de l’encens, se libérant du monde des vivants le 28 novembre 1694.

 

Basho est enterré à Otsu, Préfecture de Shiga et un bananier est planté devant sa tombe.

 

Sa popularité, jamais démentie, est immense, autant que son œuvre et il suffit de parler de Basho à un japonais pour que ce dernier vous site un haiku de lui, les yeux brillants de fierté. Il laisse de nombreux textes et notes sur son art, de longs essais, des biographies, des livres sont écrits sur lui ou parlent de lui. Proche de la nature, humaine et tendre, sa poésie incarne à elle seule le classicisme du haïku.

 

Aïkishugyosha, je considère pour ma part que son art est aussi particulier et difficile à réaliser que ma discipline. Mais je n’en dis pas davantage et vous laisse comme d’habitude, chercher, creuser, découvrir peut-être, un homme hors du commun. Comme O Sensei Morihei UESHIBA, il restera une légende, inaccessible et magnifique. Comme pour tous ceux qui manient la plume dans les haikus, comme tous ceux qui travaillent dans l’aïkido, nous devrions ressentir une très forte humilité.

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3 janvier 2013 4 03 /01 /janvier /2013 23:29

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Le 29 octobre 2000, à Oteppe (Belgique), j’avais l’insigne honneur de recevoir de mon parrain auprès de la DNBK/ID - le Hanshi Pierre CHALMAGNE, Daihyo de la DNBK Belgique - mes responsabilités de « Coordinateur » de la DNBK/ID en France. Premier pas d’un engagement personnel difficile, exigeant, aux lourdes responsabilités, mais combien précieux car la France devenait membre de la prestigieuse DAI NIPPON BUTOKU KAI (circa 1895, sous l’Empereur Meiji).

 

Rentré en France, j’établis immédiatement les statuts de la DNBK/ID France à la Sous-Préfecture de Brive la Gaillarde afin de disposer d’un statut juridique. La DNBK/ID France entame donc une 13ème année, l’esprit serein et ouvert. Le Siège de la DNBK/ID France est situé sur la Commune de Saint Pardoux l’Ortigier (19270) où depuis le 5 novembre 2005, est construit le KOBUKAN DOJO, Honbu de la SHINGITAI Ryu, l’épine dorsale de la DNBK/ID France.

 

Nos rangs comptent des membres, titrés ou non, certifiés ou non, du Shodan au Hachidan, dans de nombreuses disciplines. Le but n’est pas de concurrencer les autres groupes, sensibilités, fédérations « reconnues » ou non. Certains de nos membres sont des Présidents, des Représentant nationaux et internationaux. Etre membre de la DNBK est un engagement personnel. Nous n’interférons pas dans ces organisations. Nous souhaitons aussi recevoir la réciprocité.

 

Notre objectif ? Revigorer et faire reconnaître l’esprit « Culturel » et non « Sportif » du BUDO, instruire la jeunesse, renforcer les structures martiales au travers de l’expérience des plus anciens, rassembler les énergies de chacun pour promouvoir ses aspects humaniste et pacifique, créant ainsi une sorte de « Code du Guerrier du 21ème siècle », un code pacifique mais courageux et sans complexe. Adhérer à la DNBK et à sa branche française, c’est développer les valeurs morales, le caractère profond, les qualités techniques, l’esprit d’ouverture, le respect de ses engagements. Un principe incontournable : les titres et grades certifiés, reçus ou accordés, ne sont pas un développement d’un EGO forcené. Le cas contraire entraîne irrémédiablement le départ (exclusion-démission) des personnes concernées, aussi élevées en grades et en titres soient-elles. L’être comptant plus que le paraître.

 

Adhérer à la DNBK/ID France, être membre de la DNBK Japon, exige un esprit solide, un dévouement sans faille et surtout un honneur immuable. C’est un travail constant, exigeant, au bénéfice des élèves, des membres, des instructeurs, des Maîtres, qui représentent un groupe d’hommes et de femmes, d’adolescents et de jeunes, indépendamment de toute nationalité, religion, philosophie ou doctrine.

 

Il est improbable que les critiques ne fusent pas, les conflits sont sources d’intérêts pour certains esprits chagrins. Qu’importe, l’essentiel est de continuer dans la Voie que nous avons librement choisie. Nous fermons nos esprits aux différends qui fusent actuellement dans le monde du Budo et espérons que cela aboutisse à un règlement pacifique, une reconnaissance de chacun dans le respect de tous.

 

Gassho.

Shihan Patrick DIMAYUGA

Daihyo DNBK/ID France

Hachidan Aïkido DNBK

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25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 12:39

DYA - Shingitai Ryu jaune pour affiche

 

 

Il existe des principes généraux qu’il ne faut jamais oublier et qui s’appliquent aux shugyoshas (élèves) comme aux visiteurs. Le bon déroulement d’un cérémonial est important et si nous ne sommes pas d’accord avec les principes inculqués, il est inutile de demander à intégrer le groupe. Parfois considérée rétrograde, vieillotte, inutile et ennuyeuse, les visiteurs trouvent l’Etiquette souvent farfelue et même grotesque. Il est évident que si un(e) shugyosha ou un(e) responsable entend ces derniers mots, il est demandé aux personnes concernées de sortir du Dojo.

 

L’étiquette dans les Arts Martiaux - je ne parle pas des sports de combat - est une base essentielle de l’enseignement donné. Et ce ne sont pas 3 ou 4 heures par semaine, quelques jours de stage au Japon ou ailleurs, qui feront de vous un zombie errant dans une secte. Personne ne nous empêche de quitter un lieu, une culture qui ne nous convient pas. Il vaut mieux le faire que de se retrouver exclu. La liberté ne signifie pas l’absence de certaines contraintes. Ensuite, chacun peut en penser ce qu’il veut, c’est un droit absolu sous réserve de respecter l’autre.

 

Beaucoup confondent le DOJO, le bâtiment abritant la salle d’accueil, les vestiaires, etc … avec la salle de pratique, le KEIKOJO dont la surface est en parquet ou recouvert de tatamis mais où il est impératif de circuler pieds nus ou en TABIS pour certaines disciplines. Dans le KEIKOJO, la discipline, l’étiquette est plus forte, savant mélange de politesse, de respect, de prudence, de discipline et d’attention. Nous respectons le sens de la hiérarchie sans être obséquieux. Si le lieu est sacré, il n’est pas religieux. Les saluts sont des signes de respect, d’humilité, envers les fondateurs, nos prédécesseurs, entre les Sempais et les Kohais. Cadre nécessaire d’un relationnel précis : la prise de conscience d’un état d’esprit, de culture, d’un temps de pratique physique et d’un temps de présence mentale.

 

Si, par une réaction « normale » occidentale et cartésienne, vous doutez du geste juste, de la bonne attitude, abstenez vous. Evitez de tester, par esprit de provocation ou par immaturité, les interdits qui vous sont donnés. Vous comprenez très vite que la pratique d’un art martial doit rester un loisir dont les obligations, librement consenties, sont une invite à vous connaître vous-même. Le propre de l’Etiquette est la simplicité, la sobriété, l’élégance et le naturel dans nos actes. Souvent une longue route pour le profane, la compréhension des règles lui permet d’accepter et surtout de comprendre les remarques, les critiques constructives à l’élaboration de sa vie de Budoka. Admettre les règles de l’Etiquette, c’est fermer son Ego et ouvrir son Esprit à la réception de l’essentiel, du fondamental. Nous développons ci-après quelques règles incontournables.

 

Dans le DOJO, il est interdit :

1/ de parler à haute voix ou de tenir des propos insultants. Il convient de parler à voix basse, surtout si un cours se déroule dans le KEIKOJO. Pas d’éclats de voix pour exprimer un désaccord, une idée. Cela se fait dehors afin de ne pas gêner le cours.

2/ de consommer toute forme de drogue (tabac, alcool, …) ou répandre un produit quelconque sur le sol. Aussi, les collations sont prises de préférence après les cours ou pour un éventuel visiteur, il lui faut ne pas perturber la sérénité du cours.

3/ de procéder à la moindre démonstration sous la forme physique. Cela est une source d’accidents, de blessures ou de dégâts matériels.

4/ de se déplacer pieds nus et dans une tenue négligée. Prévoir des zooris ou sandales propres, ne pas quitter sa ceinture fermant la veste. Ne pas laisser trainer ses affaires.

 

Dans le KEIKOJO, il est interdit :

1/ d’introduire boissons, aliments et d’en consommer.

2/ d’introduire tout matériel étranger à la pratique hors séances spéciales audiovisuelles.

3/ d’entrer pieds nus depuis les vestiaires comme toute malpropreté corporelle ou vestimentaire.

4/ de tenir des propos incorrects. Seul, le sensei est en droit de vous faire des remarques ou de donner les informations qu’il a décidé de vous faire connaître.

5/ de quitter le cours avant la fin de la séance, hors raisons impérieuses et avec l’accord du Sensei.

 

Le KEIKOGI :

Il est impeccable, non froissé, propre et exempt de marques publicitaires (à supprimer si possible). Il porte le Mon (badge tissu) de l’Ecole. Jusqu’à l’obtention de la ceinture noire, les disciples portent la ceinture ou le Obi blanc. Les couleurs ne sont que le développement d’un Ego ou un attrait pour les enfants.

 

Les ARMES :

Au Kobukan (Honbu de la SHINGITAI Ryu) comme dans certains autres dojos, les Jo, Boken, Tanto, Bo ... sont rangés en râteliers et sont mis à la disposition des shugyoshas (économie financière notable) mais très vite, ceux qui suivent des stages font l’acquisition de leurs armes personnelles. Ce qui est bien. Il existe beaucoup d’écrits sur l’Etiquette avec les armes et nous ne nous y attardons pas. Sur le plan général, les saluts aux armes, aux partenaires, leur utilisation sont un peu différentes selon les écoles. Cela reste dans le domaine du Sensei ou du Maître des lieux. Mais, répliques des armes réelles, il faut les utiliser comme telles. Personnelles, elles ne sont pas prêtées, rangées en « vrac ».

 

Il y a bien des choses à dire sur l’Etiquette. Depuis l’entrée dans un Dojo, dans le Keikojo, dans la présentation personnelle, les saluts, la façon de ranger ses zooris. Je ne souhaite pas m’étendre sur le sujet.

Chaque école, groupe, sensibilité, discipline, possède son étiquette. Les sempais vous l’apprennent avec patience comme ils l’ont appris eux-mêmes.

 

Au KOBUKAN (www.dimayuga-dojo.org), le Shugyosha arrive dans le Keikojo, quitte ses zooris, monte sur le tatami en faisant face et non en tournant le dos, se met en seiza pour saluer le kamiza, le Sensei, avant de disposer les zooris, talons contre le tatami.

Le salut en seiza se fait de deux manières. Envers le Sensei et ses invités de marque « hauts » gradés et les Yudanshas, il salue en posant les deux mains en même temps devant lui avant de s’incliner profondément. Face à un autre disciple, partenaire adversaire, il pose d’abord la main gauche, puis la main droite devant lui et s’incline sans quitter des yeux celui-ci.

 

Bref, l’Etiquette est une chose que nous apprenons au fur et à mesure de notre engagement dans la discipline que nous avons librement choisie de faire et envers le Sensei et le groupe que nous suivons. Il ne faut pas se focaliser dessus. Elle s’apprend tranquillement. Mais elle ne doit pas être oubliée, ni dans le dojo ni en extérieurs. Elle s’applique en permanence, possède ses contraintes, ses avantages, ses inconvénients, majeurs parfois quand il s’agit de vivre pendant quelques jours auprès d’autres groupes sous une autre hiérarchie.

 

Comme je le dis plus haut, « ce ne sont pas 3 ou 4 heures par semaine, quelques jours de stage au Japon ou ailleurs, qui feront de vous un zombie errant dans une secte ». Quand nous sommes responsables nationaux ou internationaux, nous devons souvent nous plier à d’autres règles, assister, écouter ou participer à des cérémonies parfois longues, mais cela fait partie de l’Etiquette. Nettoyer un tatami, un plancher, un vestiaire de dojo, n’est pas une insulte, un manque de savoir vivre, bien au contraire. Le fait d’être un haut gradé, un « sempai », nous oblige à donner l’exemple. Je dois reconnaître que d’assister à des « réunions » de travail, d’entendre des discours quasi journaliers, est parfois difficile, harassant nerveusement, surtout quand on est à l’étranger pour peu de temps et que nous voulons aussi visiter un peu. Mais c’est ainsi. Nous l’acceptons.

 

L’Etiquette ? Elle est indispensable. Si vous pensez vous être trompé, rien ni personne ne vous empêche de partir. Sans critiques, sans passion, sans moqueries, sans menaces, sans colère. Celles et ceux qui suivent cette étiquette - encore une fois librement consentie car par avance annoncée - méritent tout autant votre respect qu’ils respectent vos idées. Il est inutile de s’attarder à discuter des heures pour essayer de les convaincre. Cela prend sur le peu de temps de libre consacré à la visite du pays. Quand c’est au Japon par exemple, cela est bien dommage non ?

 

Enfin, elle est la même pour tous au sein d’un même groupe ou lors de stages. Faites en sorte « d’accepter » celle qui est demandée par l’animateur du moment ? Cela ouvre aussi l’esprit sur d’autres possibilités, cette fameuse et éternelle « richesse des différences ».

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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 14:00

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« Guerre des stars », « Critiques politiques » sur Twitter. « Guerre des chefs ou d’influences » sur les forums spécialisés, « Mésententes fédérales » développées sur Facebook, « Politiquement corrects ou pas » sur les sites, les menaces pleuvent, cyniques, iniques, mensongères et j’en passe. L’actualité, les infos audio-visuelles, les infos téléphoniques, les courriels, les …. Bref ! Cela ne fait qu’empirer. Les gens s’étripent au nom de la religion et/ou de la politique, ce qui revient au même. Les alliances et les groupes se font et se défont au rythme des incompréhensions, des jalousies, des médisances, des influences, de tout, de n’importe quoi. Je pense, si je peux au moins me permettre cela, que le monde est devenu fou. Dans les Arts martiaux, il en est de même, hélas. Depuis des lustres, les luttes de pouvoir sont à l’ordre du jour. Serait-ce la fin d’un monde de paix dans les arts martiaux ?

 

Aussi, en cette période de fêtes, après avoir fait le constat que les dernières nouvelles du monde du Budo n’étaient pas terribles, nous ne nous inquiéterons plus des évènements négatifs qui ont tendance à se démultiplier. C’est la décision que j’ai prise en tant que :

1/ Fondateur de notre Ryu, la SHINGITAI.

2/ Responsable National de la DNBK/ID en France.

 

Alors, nous allons prendre le temps de refondre nos sites, les rendre résolument « positifs et ouverts » dans leurs textes. Qu’importe les ondes négatives, les actions malsaines, les rumeurs et autres dégâts qui peuvent venir des uns et des autres, dans la vie « normale », dans les arts martiaux, etc. Qu’importe les contrariétés fédérales ou non, les exclusions ou non, les démissions ou non, les menaces et les accusations, les négations, les insultes. « La renommée est un instrument à vent que font résonner les soupçons, les jalousies, les conjectures diverses et variées » disait quelqu’un sur le sujet controversé de Monsieur Gérard DEPARDIEU.

 

Nous pensons qu’il est plus agréable de montrer l’aspect positif de nos actions, de notre joie de pratiquer, de notre convivialité, de notre esprit d’ouverture. Nous refuserons les conflits d’idées mais parlerons de nos échanges, nous refuserons les guerres de clochers mais nous tendrons la main aux pratiquants sincères. Comme dans le Passé des Maîtres du Bushido, la SHINGITAI Ryu n’acceptera que les personnes qui souhaitent pratiquer en dehors des egos et de la politique. Et pour ce qui concerne la DNBK France, tant que j’en serai le responsable national, les analyses des candidatures seront renforcées.

 

Cette fin d’un monde annoncée est sans doute bien là. Tout au moins pour certains. Nous allons faire en sorte de profiter de cette période de fêtes pour nous laver le cœur, l’esprit, de toutes pensées négatives qui nous agressent. Nous allons faire en sorte de laisser « notre monde » hors de ces « tsunamis » indignes du Budo. Nul besoin pour cela de révolution culturelle. Simplement, nous occuper de ce qui nous concerne directement, personnellement. Le fait de nous imposer une stricte discipline pendant quelques heures par semaine, quelques jours lors de stages au Japon, en France ou ailleurs, ne fera pas de vous, de nous, des robots ou des membres d’une secte. Les portes de sorties sont largement ouvertes. Il vaut mieux être peu nombreux qu’entourés d’esprits chagrins. En société, être libre, ce n'est pas vivre sans contrainte. 

 

Egoïsme ? Lâcheté ? Peur de l’autre ? Indifférence ? Nous laissons aux critiques le soin de penser ce qu’ils veulent. Nous trouvons inutile de nous lancer dans des actes administratifs, juridiques, des conflits d’intérêts, desservant les uns et les autres. Le temps et la finance permettent de gagner les procès, les Assemblées générales, les politiques. Et gagner quoi ? On se le demande …. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe autour de nous. Encore tout récemment.

 

Alors mesdames et messieurs, lecteurs, curieux, pratiquants ou non, ne vous étonnez de rien. Des textes sont, seront, supprimés, changés, les mauvaises nouvelles évitées. Un décès ? Un texte à minima annonçant la date si nous connaissons la personne et avons travaillé avec lui.

 

Ainsi que je le disais à quelqu’un, il y a deux façons d’utiliser le venin : pour tuer ou pour guérir. Même la plus fragile des grenouilles, en apparence, la « grenouille de dard » peut tuer. Mais le venin amène aussi à produire de quoi soigner et sauver. Alors, j’ai décidé que nous laisserions aux médias, aux esprits chagrins, la possibilité de faire le contraire. Nous préférons la clarté, la lumière à l’ombre et la noirceur.

 

Patrick DIMAYUGA

Soke SHINGITAI Ryu

Daihyo DNBK/ID France

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20 décembre 2012 4 20 /12 /décembre /2012 18:18

2009.14

 

 

Le 19 janvier 2013, je fête mes 60 années de pratiques martiales, plus de 52 ans d’AIKIDO dont 50 années d’enseignement depuis mon premier cours comme « aide moniteur ». A l’époque, ce rôle était d’une grande importance et je ne faisais pas le fier devant le regard critique de mon Sensei. Depuis les choses ont évolué.

 

Mais j’aime toujours cela et mes élèves me le rendent bien. Notre pratique est différente de celle des autres groupes, ce qui est une richesse pour tout le monde. Nous apprenons des autres comme les autres apprennent de nous, en toute humilité et dans un partage sincère. Nous sommes au-delà des crises et luttes fratricides pour lesquelles nous ne pouvons rien vu l’impossibilité de formater les « enseignants » de notre discipline. Même le Fondateur y aurait renoncé ! Alors nous …. Et pour quoi faire d’ailleurs ? Quel intérêt d'entrer dans un conflit qui n'est pas le nôtre ?

 

J’ai eu la chance de connaître Maître TAMURA en 1964 à Saigon, en transit vers la France avec sa jeune épouse pour son voyage de noce. Pendant près de 3 semaines, selon mes possibilités scolaires et autres, j’ai suivi un enseignement d’une rare intensité. Puis, j’ai travaillé avec de nombreux enseignants, aujourd’hui des personnes « reconnues » - je n’aime pas ce qualificatif - avec de nombreux Maîtres français et étrangers. Le travail de chacun était différent malgré les techniques de base identiques. Les mouvements circulaires, les entrées fracassantes, les appuis convaincants ou les koshi raisonnables furent ma source de travail. Assimiler pour mieux redonner car il en faut pour tous les goûts et il est difficile de faire plaisir à tout le monde. Notre rôle d’enseignant nous oblige à faire le maximum pour tout un chacun.

 

Souvent, lors de stages, je suis confronté à des remarques « japonisantes » : le seiza, le salut, la langue japonaise, ... je réplique que je suis français, occidental et non japonais. Il n’est pas nécessaire de ressembler à un guerrier du 15ème siècle pour être un bon pratiquant ! Nul besoin de manier toutes les armes du kobudo pour être un guerrier. Cela, c’était avant et chez eux … je préfère « ici et maintenant ».

C’est pourquoi je réfute l’aïkido « officiel », l’aïkido « reconnu », ce qui est un non sens. Je travaille selon mes capacités physiques, mon état d’esprit et tout enseignant, tout shugyosha fait pareil. Ce sont donc des affirmations contradictoires.

Nul n’a le droit de juger quelqu’un et de dire que ce qu’il pratique n’est pas de l’aïkido si les fondements, les bases sont celles données par le Fondateur.

 

L’Aïkido est un art difficile car Voie de développement personnel où l’égocentrisme est à proscrire. Je m’inquiète de voir les conflits d’intérêts, les recherches pour en faire un « sport de rencontres », les nombreuses « soirées » où se lit la volonté d’impressionner. L’esprit des pionniers des années 50/60 s’estompe avec la disparition des anciens, des Maîtres, de ceux qui faisaient 1000 km pour suivre deux heures de cours devant un « modeste » 2ème Dan enseignant à quelques 15 élèves !

 

L’Aïkido est un art difficile car il y a une course aux grades, aux titres, aux honneurs et le pire, à l’influence. Cela est dû simplement au fait que les groupes souhaitent tout « régenter » par une lourdeur administrative encouragée par les autorités. « Si vous êtes avec nous c’est bien sinon vous êtes l’ennemi ! »

Ce conflit d’intérêt se déroule actuellement en France. Et pas seulement ! Derrière, il y a souvent une question de finance …. de haute finance !

 

L’Aïkido est un art difficile et j’ai eu un choix à faire. J’ai créé la Shingitai Ryu. Je crois que c’est le seul avenir de notre discipline. Revenir au principe « un Maître, un dojo » à condition d’avoir les bonnes personnes pour diriger.  

Ne pas céder aux sirènes du pouvoir, de la renommée, de l’argent ou de tout autre intérêt personnel sera le plus dur pour ces dirigeants. Ne pas céder aussi à la peur de créer sa propre formation sous prétexte de soucis pour obtenir des créneaux horaires, des subventions, des aides. J’en ai déjà parlé par ailleurs.

 

L’Aïkido est un art difficile, fait pour des gens qui ne plient pas contre les attaques mais les absorbent pour les retourner. Il faut être solide, constant et positiver nos actions. Mes élèves ne viennent pas seulement pour transpirer mais pour affronter leurs démons, leurs soucis du jour, de l’instant. Ils laissent tout cet aspect négatif sur le tatami pour vivre l’aïkido au dehors, relâchés, libres, enjoués et loin de toute angoisse. Ils rentrent chez eux sereins et satisfaits.

 

Nous sommes de moins en moins nombreux à pratiquer encore. Nous paraissons dépassés par les jeunes loups qui gravitent dans les arts martiaux. Nous faisons face aux modes du « Free Fighting ». Mais sachez que nous sommes toujours prêts à défendre l’Aïkido et ses valeurs, face aux intérêts individuels et financiers.  

Notre liberté est notre force ….

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