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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 01:45

Le KARATE vient de se voir refuser l’accès aux Jeux Olympiques, à la grande joie de nombre d’entre nous. Tout en respectant ceux qui prônent la compétition, le culte de la performance, la volonté d’être sur un podium (même si cela n’est qu’éphémère), la recherche de l’efficacité physique, de la puissance, nous sommes convaincus que les Arts Martiaux ne sont pas faits pour devenir des « sports olympiques ». Il suffit pour cela de regarder le Judo qui ne mérite plus ce fameux « DO ».

 

Judo, Voie de la souplesse ? A voir les compétiteurs, nous pouvons en douter. Serions-nous d’un autre temps ? Celui où la technique prédominait sur la force ? Il faut le croire. De nos jours ce serait davantage un combat de « Maciste contre Hercule », tels les « peplums » des années 50 !

 

Les « sportifs de haut niveau » ont une courte carrière ? Il leur faut gagner un maximum lors des compétitions car ils représentent leur pays ? Là aussi, il est raisonnable d’en douter. Il est courant de les voir dans les médias, dans les associations, de les retrouver «coach» de club ou équipes diverses, de les voir sur des publicités parfois à la limite de la bêtise, mais cela fait vendre. Certains peuvent aussi finir Ministres … mais qu’importe, ils en ont le droit le plus légitime. Mais ils représentent surtout eux-mêmes.

 

Il ne se passe pas une semaine sans que des milliers de magazines spécialisés (certains se développent sur le Net), sans que des reportages audiovisuels et autres discours de gens qualifiés ou non, diffusent une certaine idée de la perfection, celle acquise au travers de victoires au combat. Notre monde est ainsi fait que nous sommes confrontés à tous les niveaux politiques, d’activités sportives, d’associations professionnelles, même de bénévolat, au culte de la performance, de la domination d’autrui, de la confrontation.

 

Ne serait-ce pas tout simplement le Culte de l’EGO ? Cette envie, ce souci de gagner, de prouver que nous sommes au-dessus des autres, de la « normalité » ? Certes, il existe aussi des personnes qui se croient au-dessus du commun des mortels parce qu’ils sont des « élèves de…. ». Ne serait-ce pas un manque de confiance en soi ?

 

Pourquoi des J.O pour les Arts Martiaux ? N’est-il pas plus intéressant de travailler au sein de « Ryu », auprès de Maîtres, d’enseignants qui se donnent souvent corps et âmes pour diffuser autour d’eux ce qu’ils ont appris de longues années durant ? L’Ego, moteur de nombre d’individus, permet certes souvent de se surpasser. Personnellement, je préfère parler dans ce cas, d’orgueil, de fierté, de ténacité, d’obstination. Le besoin d’être le meilleur devant les caméras, les reporters du monde entier, les spectateurs, d’être sur le podium, de belles médailles à croquer avec le "V" doigté de la victoire, serait plus un frein à sa progression personnelle, préférant le résultat immédiat et tous les honneurs que cela comporte, au cheminement d’une vie de pratique d’apprentissage, d’études, de connaissances.

 

Parmi mes relations, nationales comme internationales, les étudiants les plus prometteurs restent ceux qui ne sont pas attirés par la compétition, les grades et titres. Ils sont à l’écoute d’enseignants dont la pratique est axée sur la réalisation de soi, sur la compréhension de la Voie Martiale, sur le plaisir de pratiquer, sans arrières pensées. Un travail en profondeur, lent, difficile, souvent complexe, leur permet de progresser parfois plus rapidement que les autres. Ils sont heureux de pouvoir avancer ensemble, partager les connaissances, construire quelque chose d’immatériel mais profond.

 

Certains diront que « se concentrer sur la Voie martiale nuit à l’efficacité. Ces étudiants sont sans aucune efficacité technique dans le combat ». Rien ne les empêche de le dire, mais ils ont tort. Mais ceux-là même qui sont critiqués, iront loin sur la route, alors que les autres devront s’arrêter en chemin, par blessures physiques ou égocentriques (les plus mauvaises). La victoire est éphémère et gagner une bataille, n’est pas gagner la guerre. L’importance d’une Vie Martiale doit-elle se résumer à un podium ? Qu'il soit régional, national, mondial et même olympique ? Alors, parlons plutôt de « sports de combat ». Là, il est possible de parler de l’incontournable performance pour laquelle il faut souvent sacrifier son avenir, physique, familial, social, le tout pour un éphémère présent ou une « retraite au centre d’une pièce de Musée » telles les gloires du Passé. C'est vrai, ils sont sous les feux de la rampe. Et alors ?

 

Il est plus intéressant et important à mes yeux de partager totalement avec autrui plutôt que de tenter d’être le meilleur. Le succès ne repose pas sur la force brutale, mais en maintenant la paix, en nourrissant la vie, en cherchant à éviter la confrontation et la destruction, même « virtuelle »,  en compétition.

 

Le seul combat important, de tous les instants, c’est celui que nous menons contre nous-mêmes. Et là, aucune possibilité de gagner aux Jeux Olympiques !

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21 avril 2013 7 21 /04 /avril /2013 01:29

Iaido

 

De nombreux amis, collègues, partenaires et autres pratiquants me demandent depuis des lustres de mettre par écrit et de les accompagner de schémas ou photos, mon approche personnelle de l’Aïkido et du Iaido. Je ne vois pas en quoi cela peut intéresser les uns et les autres hors le fait de travailler selon notre style et donc à l’intérieur de nos dojos et clubs ou lors de stage. Nous attendons d’avoir trouvé un nom à notre style de Iaido avant de pouvoir protéger l’ensemble et ensuite les annoncer.

 

Bon, comme je le disais par ailleurs, je m’attelle à ces écritures mais cela restera « réservé » à certaines personnes et dans l’idée de pérenniser notre école. Je n’ai nulle intention de « vendre ma marchandise », ni de prouver quoi que ce soit à qui que ce soit. Cela permettra aux curieux de faire des économies. Et puis, c’est plus sympa de venir nous voir, travailler et partager, prendre un thé à la fin du cours ? Nous ne proposons pas d’alcool ni de troisième mi-temps !

 

Nous sommes particulièrement satisfaits de voir que notre démarche intéresse grand nombre de personnes à l’esprit ouvert. Non seulement des shugyoshas (et pas des moindres) de tous horizons viennent régulièrement chez nous, mais d’autres nous demandent de venir montrer ce qu’ils ont entrevu lors de stages. Hélas, nous ne pouvons pas satisfaire tout ce beau monde, ce n’est pas notre but. Nous ne sommes pas des professionnels. Mais nous avons plaisir à nous déplacer de temps en temps et d’accueillir également des visiteurs. Nous partagerons avec eux en tout honnêteté et ne doutons absolument pas de la réciprocité !

 

Conséquence directe de ces demandes de « book » et de « stages », depuis de nombreux mois, le projet d’un club « IAIDO SHINGITAI Ryu » spécifique était à l’étude. Il vient de voir le jour ce dimanche 14 avril 2013. Cela arrive en fin de saison mais permet à chacune des personnes intéressées de travailler deux à trois mois dans des conditions de pratique réelle et ainsi de décider de continuer ou non au sein du club. Le fait de donner « un cours gratuit » n’est pas dans nos habitudes, ne permet en rien l’approche de l’ambiance et du sérieux du club. C’est notre analyse bien entendu et ne concerne que nous.

 

Nous sommes très heureux de cette nouvelle opportunité. Aux dirigeants du club de faire preuve maintenant, de responsabilité et d’engagement, afin de développer correctement mais raisonnablement celui-ci. Nous ne faisons pas la course aux licences, nous ne souhaitons pas faire de notre académie SHINGITAI, une entité monstrueuse. Nous travaillons dans la sérénité, le sourire aux lèvres et la fleur dans le obi (non, je plaisante, mais gardons l’image ?). Et puis trop nombreux, cela obligerait les responsables du lieu à nous donner d’autres horaires ? Nous pensons que cela serait difficile, pratiquement impossible au vu des demandes.

 

Nous sommes aussi positivement satisfaits car cette discipline est encore « confidentielle » en Limousin. Certains la pratiquent individuellement dans des clubs d’aïkido, de karatedo ou autres, mais sans plus. Nous, nous proposons deux lieux actuellement : le KOBUKAN (www.dimayuga-dojo.org), dojo central de l’Académie et le IAIDO CLUB SHINGITAI Ryu situé dans le « dojo municipal » de la ville de Tulle. La tâche de développer cette discipline martiale majeure, héritée du passé des samurais s’annonce ardue et nous devrons faire face à de nombreuses difficultés humaines ou autres, mais nous avons la Foi. Nous y croyons. Et qui sait ? Un autre club pourrait voir le jour ?

 

Désolé d’avoir dit « nous » dans la rédaction de ce modeste article. Certains me reprochaient de mettre « je » dans mes articles, sur « mon » blog qui traite de choses qui sont aussi décrites ailleurs par des « grands noms » ou des « gens irréprochables », dans la lignée des choses administratives. Ils défendent leurs convictions, je le respecte. N’y voyez aucun égo de ma part. Quand je dis nous, je cite l’ensemble de l’académie (www.shingitai-ryu.org). Que d’esprits chagrins dont les tribulations écrites sur un certain forum spécialisé et remarquable par ailleurs, m’ont permis de voir exploser les entrées sur mon blog ! Merci à eux pour cette excellente publicité. Permettez-moi de n’y voir que le positif. Pensez donc ! Ils sont même allés jusqu’à compulser nos sites ! C’est trop et j’en suis confus. Gassho, gassho.

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4 mars 2013 1 04 /03 /mars /2013 14:57

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La pêche reprend sous surveillance sanitaire

 

Bientôt deux ans que l’infernal tsunami a frappé la côte nord est du Japon. Les cicatrices sont encore présentes, physiquement comme psychiquement. Les blessures sont profondes, la colère rentrée, la force de caractère présente. Les énormes masses de gravats, de ferrailles, diminuent mais il en reste encore. Les bateaux, les carcasses des véhicules ou des maisons déchiquetées, tout cela est enlevé mais n’effacent pas le travail qu’il reste à faire.

 

Depuis cette catastrophe, les bruits des travaux de goudronnage des routes, de la mise en place des nouveaux panneaux de signalisation, de sécurité, la reconstruction des bâtiments, sont rejoints par les criées des pêcheurs, des ouvriers des petites pêcheries ou entreprises de fruits de mer, des restaurants et commerces parfois rebâtis en préfabriqué. Les villageois, les habitants des différentes communes touchées, s’attèlent à reconstruire avec courage, détermination, dignité. La force de volonté est perceptible dans les regards, les gestes.

 

Pour ce qui concerne plus directement la DAI NIPPON BUTOKU KAI, le port d’ISHINOMAKI qui fut choisie pour y concentrer nos aides, semble renaître tout doucement. Le marché aux poissons semblerait ouvert et dès la première heure de l’aube, les voix se font entendre dans le noir. Les allées et venues des pêcheurs débarquant leurs prises sur les quais s’activent depuis des bateaux flambant neufs. Les habitants donnent l’impression d’avoir retrouvé leur énergie, leur capacité de récupération, dignes de leur Histoire.

 

Est-ce une impression ? Je pense qu’il faudra encore de longues années pour effacer toutes les traces matérielles visibles de cette catastrophe et plusieurs générations pour atténuer la douleur de la perte de parents, de proches ou d’amis. Ce combat, ils l’entament avec un courage exemplaire ou une résignation incontrôlable. Certains refont leurs vies plus haut dans les terres, d’autres reconstruisent aux mêmes endroits. Mais quelque soit le choix, la souffrance est toujours présente, identique.

 

Autour de Fukushima, des dizaines de milliers d’habitants laissent villages et villes fantômes, où seul le vent siffle entre les débris pour habiter loin de cette terreur du 11 mars 2011 qui a fait basculer leur vie dans l’horreur au début de l’après midi.

 

Après TCHERNOBYL, FUKUSHIMA. Les leçons serviront-elles ? Je ne sais mais je l’espère. A nouveau, je ne suis pas pour la fermeture de toutes les centrales car nous en avons un besoin vital pour notre indépendance énergétique actuelle. Remplacer celles-ci par des énergies propres n’est pas pour aujourd’hui mais pour après demain. Mais les risques seront présents quelles que soient les sources d’énergie. Non spécialiste du fait, je ne m’inquiète que d’une chose : que nos dirigeants soient plus intelligents, qu’ils arrêtent de nous raconter des inepties, de nous faire prendre des vessies pour des lanternes et de protéger surtout leurs comptes en banques (bien lire au pluriel). Et je dis cela pour tous les partis, même « écolo ».

 

Quant à nous, pauvres citoyens, apprenons à vivre avec raison et non exagération. Inutile de rouler à 170 kmh au lieu de 130. Ou encore d’éclairer toutes les pièces alors que nous sommesdevant une télé qui nous rend plus débile qu’autre chose. Inutile d’acheter 5 kilos de légumes pour n’en manger que 500 gr et jeter 7 yaourts car ils sont périmés, oubliés dans le frigo resté ouvert. Je viens seulement de me doter d’un téléphone portable tactile et uniquement parce que l’ancien, à touches, ne fonctionnait plus ! Mais je connais des ados qui s’encombrent de tablette, pc portable, fixe, PS3, 4 ou plus, disque dur remplis de jeux ou téléphone portable plein de possibilités genre « fais le … et tu sauras si ton chéri te trompe » etc … Et bien entendu, c'est un paquet groupé.

 

Quand j’entends certaines personnes se plaindre de ne plus avoir de réseau téléphonique et que je regarde ceux qui souffrent de ce tsunami, dans leur chair comme dans leur esprit, il m’arrive de m’asseoir sur mon banc de granit, au bord de mon jardin de pierres et de les plaindre ces fous du portable,car franchement, ce manque de réseau, c’est très grave, intolérable.

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 14:48

Emile LAGACHE - Judo Club de Biarritz

Sensei Emile LAGACHE - Judo Club de Biarritz - 1969

 

Récemment, j’ai reçu une video de Youtube qui me hérisse. Cela critiquait le fait qu’un enfant doive saluer l’effigie de Jigoro KANO ou encore simplement avant de pratiquer le karate. Je vous laisse gratter sur Youtube, vous comprendrez vite. Il n’y a pas plus clair.

 

Il y a quelques années, enseignant dans un petit club communal proche, j’ai eu de grandes difficultés à faire comprendre à certaines personnes que le salut effectué n’avait rien à voir avec un acte religieux, que ce n’est en aucun cas un acte de soumission à qui que ce soit ou quoi que ce soit. Que nous ne « saluons pas les murs » mais montrons du respect envers celui qui est à la base de notre discipline en saluant tourné vers son effigie. Je vous passe les détails et les amalgames qui nous suivent encore.

 

Le salut est un acte de courtoisie, de politesse, important. Pour parler « art martial », il est à la base de toute étiquette. Hormis le fait de saluer en entrant dans un dojo, un club, ou en le quittant, chaque début ou fin de cours, chaque explication du sensei, tout début et fin d’une pratique entre deux ou plusieurs partenaires, le salut est incontournable. Nous pouvons considérer que cette règle fait partie d’un ensemble autorisant des relations non agressives entre des membres d’un même groupe, d’une même école, d’une même « famille » ou clan.  

Appliquées à tous, ces règles forment ce que nous appelons « l’étiquette » : REIGI.

 

Dans les arts martiaux, nous avons le fondateur d’une discipline, d’une école. Puis, les élèves directs, qui transmettent leurs acquits que les anciens développent auprès des plus jeunes et cela indéfiniment. Le salut envers le portrait du fondateur, des anciens maîtres, devient alors tout simplement un remerciement pour ce qui a été et ce qui est.

 

Plus avant, je parlais du salut en entrant dans le dojo. Cela peut aussi se faire à l’entrée d’une salle polyvalente qui reçoit de nombreux stagiaires, et ne montre que le respect ressenti pour la(les) discipline(es) enseignée(es) en ce lieu. Saluer le fondateur dont le portrait est au mur, c’est le remercier de nous avoir proposé cette discipline. Le professeur ? Le remercier de nous dispenser celle-ci et de nous montrer le travail à suivre. Le partenaire ? De supporter nos qualités, nos défauts et de partager les siennes, nous aidant ainsi mutuellement à progresser dans cette discipline choisie. Sans l’autre, sans le fondateur, sans le sensei, nous ne sommes rien d’autre qu’une personne ordinaire. Ne pas le prendre dans un sens péjoratif ! Il faut donc prendre le salut de façon sérieuse, ressentir les choses profondément.

 

L’ingratitude, l’égocentrisme, la vanité, le manque de respect, les rancœurs comme la jalousie, ne doivent pas exister dans un dojo. Cela provoque des tensions, détruisent la sérénité des lieux et enfoncent un coin qui ouvre la voie à la violence des mots, des actes, des sentiments d’orgueil et de nombrilisme. Cela n’est pas le BUDO ! Il est très important de savoir saluer, de remercier, de le faire correctement et en toute conscience.

 

C’est la première chose que nous devrions apprendre à nos enfants : les règles de politesse, de courtoisie. Sinon, ils ne sauront jamais vivre avec les autres. Il suffit d’ouvrir les yeux et d’observer. Combien cèdent leur place à une femme âgée dans un train, un bus ? Combien s’excusent et disent s’il vous plaît ou merci ? Combien aident une personne âgée ou handicapée à traverser une rue ou à porter des paquets ?

 

La politesse, le respect, la courtoisie, le salut aux anciens et aux partenaires font partie de cet ensemble qui nous aide à vivre auprès des autres. Alors non, il n’y a aucun acte religieux, aucune soumission. Oui, il y a le respect de l’autre. Et oui, je suis fier de mes élèves quand ils montrent à certains qu’ils sont présents, physiquement et mentalement, dans leur salut. Saluer dans un dojo est normal, important. Ce n’est pas un acte de soumission envers une personne. Et surtout, ce n’est pas une maladie sectaire !

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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 15:29

Mitsunari-KANAI--1938-2004-.jpg

Mitsunari KANAI Sensei (1938-2004)

 

 

Le Hakama … vêtement souvent considéré à tort par les shugyoshas comme une première étape à leur vie dans les arts martiaux, est tout simplement, pour ce qui me concerne, le symbole d’un engagement, loin de toute hiérarchie, de toute honorabilité shogunale primaire, de prétention guerrière ou de symbolisme martial.

 

Depuis des siècles, le hakama n’a eu de cesse d’évoluer, les plis, les couleurs, les formes, la longueur des liens … Il est bien connu qu’il était obligatoire d’avoir un hakama très long, trainant par terre, empêchant un déplacement rapide, pour rencontrer l’Empereur, le Shogun. Question de sécurité pour ce dernier. S’il était réservé à la haute société japonaise, il se généralise rapidement pour être porté tant chez les lettrés que chez les paysans en passant par les commerçants. Porter un hakama, en combat réel, serait plus un handicap qu’autre chose. Certains disent que c’est pour cacher le déplacement des pieds ? Regardez les vieux films, les gravures … les hakamas sont attachés et laissent voir les pieds ! Pour expliquer des techniques, certains sensei remontent leur hakama sur les côtés. Je le fais souvent pour montrer les placements des pieds.

 

Ceci dit, dans bien des disciplines martiales anciennes ou modernes, le hakama est obligatoire pour tous, dès le début, car seul un simple « fundoshi » - comparable au string actuel, eh oui - est porté sous celui-ci ! Vous vous imaginez venir plier votre hakama sur le tatami en string ? De vous rendre du tatami aux vestiaires dans cette tenue ? Bon, il est vrai que nous gardons, pour la plupart, le pantalon du keikogi sous le hakama. C’est rassurant. Cela évite les remarques désobligeantes ou les fou-rires !

 

Pour les aikishugyoshas, il faut aussi savoir que O Sensei Morihei UESHIBA était catégorique sur le port du hakama que tout le monde devait porter car celui-ci n’était pas la reconnaissance d’un grade ! Il laissa cependant le choix aux élèves de pratiquer avec ou non, jusqu’à ce qu’il puisse en acheter un. Il faut dire qu’après guerre, les temps étaient difficiles, comme partout. Les occidentaux crurent alors qu’il s’agissait d’une question d’ancienneté ou de grade, mais en fait, c’était tout simplement une question financière !

 

Mitsugi Saotome Sensei n’oblige pas à porter le hakama dès le début également pour une raison de coût. Il dit aussi que quand il était élève, les élèves portaient les hakama de cérémonie des parents, de toutes les couleurs. Le port du hakama n’obéit à rien de rigide (hors directives écoles) mais sur simple décision du sensei. Le porter pour passer le Shodan ? En ce cas, il faudrait déjà commencer à savoir bien avant comment le mettre et le « porter » en travail, comment le plier, comment saluer avec en seiza, etc … Il faut aussi savoir que pour les femmes, le hakama est aussi une question de « correction ». En effet, le keikogi est considéré comme un sous-vêtement. Indélicat pour une femme …

 

Alors, le Hakama, but premier, médaille de satisfaction, égocentrisme ? Non, mais cela ne doit pas être considéré non plus comme un simple vêtement traditionnel et le considérer comme une finalité serait une grosse erreur.

 

Au Honbu Dojo KOBUKAN de la SHINGITAI Ryu, je dis à mes élèves qu’ils sont libres de le porter (raison financière) dès qu’ils savent « rouler, chuter, se déplacer correctement ». Je précise cependant que le port du hakama n’est pas restreint par la crainte de ne pas faire honneur à mon enseignement, à l’Académie. Porter le hakama s’apprend également comme toute chose. Mais il est aussi et surtout, une obligation à donner le meilleur de nous-mêmes, à nous rappeler nos engagements envers la discipline, l’académie SHINGITAI Ryu et nos anciens. Porter le hakama est une simple étape, une responsabilité envers le dojo et soi-même. Porter le hakama c’est aussi faire preuve d’une certaine humilité, de la volonté de poursuivre et persévérer sur la voie que chacun de nous a librement consenti.

 

C’est pourquoi, je ne peux admettre du porteur d’un hakama qu’il dise par exemple qu’il « a fait le tour de la discipline et qu’il n’a plus rien à apprendre ». Ou encore, « il m’est facile de contrer cette attaque car là, il fait ceci ou cela et moi je peux faire ceci ou cela » …. Le pire : « je ne travaille pas avec ceux qui sont sans hakama, ils ne connaissent rien et je perds mon temps » !

 

C’est le risque encouru quand certains semblent développer un Ego, n’ont rien compris ou veulent partir sur d’autres chemins pour toutes sortes de raisons personnelles. Comme je le dis souvent à mes élèves « S’il vous plaît, si mes cours ne vous plaisent pas, aller voir un autre sensei, mais ne dites jamais que vous avez fait le tour du sujet ! J’ai 52 années de pratique aïki et je n’en aurai jamais fait le tour. »

 

Alors, le Hakama dès le début ? Comme je le disais plus haut, quand un aikishugyosha sait rouler, chuter, se déplacer correctement - je n’ai pas dit parfaitement - il pourrait porter le hakama si son engagement est sincère, humble et respectueux. Il est aussi possible de faire des cours spécifiques à ce sujet. Comment le mettre, comment le plier, comment saluer en seiza, comment se déplacer en shikko, etc …. C’est ce que nous faisons au Honbu de la SHINGITAI Ryu. Des stages sont programmés sur le sujet.

 

Mais restons surtout simples …. Rien à voir avec l’honorabilité, les grades, les acquits supérieurs, avec un but à atteindre restrictif, l’autosatisfaction. Porter le hakama reste tout simplement un engagement de l’élève envers son sensei et ce qu’il enseigne, de sa capacité à suivre le chemin qu’il montre et qui n’est qu’une infime part de l’univers des arts martiaux.

 

Dernier point : inutile d’acheter un hakama « haut de gamme ». Un bon hakama, en coton, d’un prix abordable et raisonnable, bien entretenu, peut durer des dizaines d’années. J’ai encore mon premier hakama acheté à Saigon en 1964 ! Il m’arrive de le prêter à des jeunes élèves. Désolé pour les marchands du temple !

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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 16:58

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C’est le 60ème anniversaire de la nouvelle Charte ainsi que de la nouvelle vision philosophique de la DAI NIPPON BUTOKU KAI avec à sa tête l’Honorable Higashi Jigo FUSHIMI, Supérieur du Temple SHORENIN à Kyoto. Je passe les détails qui nous mènent à cette année 2013 au travers des diverses Nations occidentales comme asiatiques qui rejoignent la DNBK et forment la DNBK/Division Internationale. Nous y sommes depuis 2000.

 

J’étais honoré d’avoir intégré au sein de notre vénérable association DNBK, le KOBAYASHI Ryu dirigé par le Hanshi André COGNARD. Sa venue officialisée en 2012 lors du Butoku Sai à Kyoto fut pour moi une immense fierté. Donner à mon tour ce qui me fut offert par le Hanshi Pierre CHALMAGNE, Représentant National DNBK en Belgique et mon mentor. Que demander de plus ? Rêver de pouvoir, chaque année, amener un groupe de qualité au sein de la DNBK France ? Du rêve à la réalité, pour 2013, il n’y a qu’un pas et je suis heureux de voir qu’un groupe pour lequel j’ai beaucoup de respect, l’a franchi.

 

Cela fait deux ans que nous recevions au sein de nos SHIBU TAIKAI, le chef de file, le fondateur de l’Ecole de Combat de BELFORT, Sensei Serge MERLET. Mais qui est cet homme ? Pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est un pionnier. Il a débuté en 1946 par le Judo comme beaucoup, partagent les tatamis avec des Sensei de renom comme KAWAISHI, MICHIGAMI, LE TROQUER, DE HERDT, ABE, MOCHIZUKI Minoru, etc. Agé de 87 ans, il hante les tatamis depuis 67 ans et c’est le 4 janvier 1949 qu’il ouvre le premier club de Belfort, l’un des plus anciens de France. Sensei MERLET est un homme de caractère, franc, ouvert, facétieux mais plein de respect.

 

Très tôt, il a le sentiment que le judo français s’éloigne des valeurs initiales et que le système éducatif devenait de la « championnite » comme il aime à le dire. Judoka, il devient dans les années cinquante, également un aïki shugyosha et il possède le grade de 7ème Dan Aïkido japonais et la qualité de plus ancien pratiquant de France, sinon d’Europe. Il est tout de même titulaire de trois Brevets d’Etat qui le font rire : Judo, Aikido et Karatedo.

 

J’ai connu Serge MERLET lors de mon arrivée comme Président de la région Limousin FFAB (Fédération Française d’Aïkido et de Budo) en 1988. Nous avons tout de suite lié sympathie et depuis, j’ai beaucoup de respect pour cet homme courageux et sincère. Il reste un exemple pour beaucoup et sa « carrière martiale » est fabuleuse.

 

Alors 2013 commence bien pour moi, Représentant National de la DAI NIPPON BUTOKU KAI en France qui a l’insigne honneur de présenter Sensei Serge MERLET et l’Ecole de Combat de BELFORT comme membres de la DNBK France. Je leur souhaite la bienvenue. Nul doute que nous pourrons beaucoup partager. J'ai partagé les tatamis avec eux et cela est très enrichissant.

 

Je tiens quand même à dire que nous enregistrons des adhésions individuelles, de petits groupes, de façon régulière. Nous n’en faisons aucune publicité mais nous agissons, nous ne sommes pas fermés ni sectaire car nous partageons. Seuls ceux qui se croyaient investis de la vérité prennent un jour ou l’autre, la porte de sortie volontairement ou non. Leur départ nous renforce et nous recevons des gens de qualité comme le Hanshi COGNARD ou Sensei Serge MERLET qui défendent les valeurs martiales cardinales de la DAI NIPPON BUTOKU KAI.

 

Ami Serge, mesdames et messieurs de l’Ecole de Combat de Belfort, soyez les bienvenus. Vous me permettez de fêter dignement les 60 ans de la nouvelle DNBK, comme mes 60 années de pratiques martiales ! Pour moi, en toute humilité, 2013 est une excellent année. Merci et Gassho.

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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 01:38

2011.00

 

Depuis mes débuts en Aïkido, j’appliquais ce que mon Maître et ceux que je suivais plus ou moins régulièrement montraient. Je ne me suis jamais attaché à faire autre chose des années durant sans me rendre compte que ma propre évolution venait en fait, de ce que je « captais involontairement » de mes observations. Un ressenti indéfinissable que je ne pouvais, à l’aube de mes connaissances, analyser profondément.

 

La fameuse « garde» de l’Aïkido, les mains en avant, par exemple. Je vais en faire sans doute bondir plus d’un, mais si vous observez bien, ni O Sensei Morihei UESHIBA, ni Nobuyoshi TAMURA, ni Sadateru IRIKAWA, ni André COGNARD et bien d’autres, ne sont en garde. Mais attention, il faut bien analyser la chose et comprendre que « sans garde » doit être pris sur le plan biomécanique, physique. En fait la garde est indécelable, ne provoque pas le conflit, l’agressivité et donc, le contraire de l’esprit de l’Aïkido.

 

Cela ne signifie pas non plus que nous devons prendre avec le sourire un coup sur le nez, une gifle bien claquante, un crochet à l’estomac. Bien au contraire, la « garde sans garde » est dans le regard, le positionnement du corps, l’ouverture des hanches, la position des pieds et le bon transfert du poids du corps sur les jambes permettant de bouger dans toutes les directions sans avoir besoin de mettre les bras en avant. Mais ceux-ci ne sont pas inertes, sans vie, sans réactivité potentielle. Tout doit être « produit » sans tension du corps, les bras sont prêts à réagir dans l’instant.

 

Et que dire de l’esprit, du mental, qui doivent rester ouverts mais tranchants comme le sabre ? Pour toute personne sans « culture martiale », elle affronte un adversaire déterminé, prêt à tous les sacrifices, qui reste sans crainte de ce qui peut advenir. Un piège dans lequel elle tombera. Pour un budoka, au contraire, cela démontrera que le combat est futile et que personne n’en ressortira gagnant. Là est la valeur de l’Aïkido, « gagner sans combattre ».

 

Cette position de « non garde » provoque un « vide », un « non appui » pour l’autre. L’adversaire a en face de lui quelqu’un qui est prêt, dont les émotions, le stress, l’adrénaline, sont contrôlés. Le corps et l’esprit ne font qu’un. Le vide et le plein, le omote et le ura, l’être et le non être, vous êtes présent parce que vous êtes sans émotion. Vous êtes l’œil du cyclone, le calme, le silence avant et après la tempête. Vous êtes dans le « un » diront les théologiens.

 

Certes, cela ne peut se concevoir que pour des pratiquants avancés. Mais si vous attendez 30 années pour le faire travailler, après 5 années d’approche explicatives, vos élèves auront - de mon point de vue - perdu 35 ans ou presque. C’est ce que je m’efforce d’enseigner à mes élèves. Eviter les coups (se protéger) tout en étant présent (servir), travaillant les formes de corps, les placements, les déplacements, les sabaki, les aspirations, les irimi, le centrage, les différents appuis, la non résistance, le positionnement juste, au moment juste, dans une attitude juste. Pas facile mais si enrichissant.

 

Encore une fois, je ne détiens pas la vérité. Encore une fois, c’est mon ressenti des choses. Mais l’Aïkido est ce que l’on veut quand on en garde l’esprit du Fondateur. Il ne peut y avoir l’Aïkido « officiel » et les autres. L’esprit de l’Aïkido est l’esprit du sabre ne font qu’un. J’essaie de faire en sorte de ne jamais sortir le mien sans raison. L’Aïkido n’est pour moi, ni un art de défense, ni un art d’attaque, il est un art de Paix. Une philosophie, une harmonie martiale.

 

Je préfère de beaucoup un Aïki simple, sans fioriture, léger et dynamique, à l’aïkido « sportif », puissant certes, mais qui s’effilochera avec les années. Je préfère construire pour durer que détruire pour sublimer mes forces à l’instant présent.

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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 15:49

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Non, ce n’est pas une nouvelle marque de Cognac, ni une commune du Gers, ni une botte secrète d’escrime ou encore une société anonyme, mais un arbre assez élancé qui peut aller jusque 10 mètres de haut, au port de fruits lourd en grappes. Ce fruit est du même nom, aussi appelé « Pomme d’eau », « Pomme Malacca », « Samarang rose apple », « Dảo Tiên » …. Et j’en passe. Je vous laisse vous renseigner sur Internet (sans pub !).

 

Je voulais en parler car lors des « sorties » du Lycée Jean-Jacques ROUSSEAU (Saigon, Vietnam), il arrivait que nous traînions quelque peu devant des marchands ambulants pour acheter ou boire sur place nombre de choses, dont ce fruit qui marinait souvent dans un « jus » légèrement acidulé, parfois parfumé au gingembre, à base de sel, de piment, vinaigre et sucre. Le même jus était d'ailleurs utilisé pour nombre de fruits comme les petites prunes jaunes, la goyave, la mangue verte ou le carambole par exemple. Parfois, il était simplement « trempé » dans le sel mélangé de poudre de piment. Un régal. Quasiment tout mon argent de poche disparaissait dans ces gourmandises qui nous étaient proposées.

 

Le JAMALAC, s’il n’est pas très goûteux, tire un peu sur la poire. Sa chair blanche juteuse (d’où son nom de pomme d’eau), permet de se rafraîchir à peu de frais pour les jeunes que nous étions, juste avant de nous rendre à la piscine du Cercle Sportif Saïgonnais ou de rentrer chez nous pour les devoirs du lendemain. Bref. Le fruit rêvé pour ces dames qui souhaitent faire un régime mais dur à trouver de nos jours je pense ? En dehors des départements Outre mer, je crois possible d’en trouver à Paris ou Marseille, mais rien de moins sûr.

 

J’aimerai avoir ce genre d’arbre fruitier chez moi. En plus de donner ses fruits agréables, allant du blanc au rouge, ses feuilles s’utilisent contre la diarrhée (cela peut aider, rires) et l’arbre en lui-même est très ornemental. Déjà, pouvoir en disposer si vous vous baladez, pour étancher une soif, c’est super car léger, inutile de peler et donc ... facile à consommer. Je m’imagine sur le bord de ma piscine avec un gros panier rempli de ces fruits.

 

Je pense vous mettre de temps en temps un « flash » de mes souvenirs du Vietnam et surtout de Saigon. Oui, HCM-Ville, mais j'ai du mal désolé. La raison ? Je me prépare pour écrire mes « souvenirs, mes mémoires » qui datent d'avant 1975. Et quoi de plus simple que de le faire sur un blog avant de me lancer dans la réalisation imprimée chez un éditeur ? Et puis, je me fais plaisir. Et je ne fais de mal à personne.

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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 01:49

DEHERDT Jean

 

 

 

 

Le monde des arts martiaux est de nouveau en deuil et pleure la disparition d’un très grand judoka. Un pionnier, un guerrier, plusieurs fois champion de France et d’Europe. Il est le premier à faire vaciller le Judo japonais, il décroche sa ceinture noire de judo en 1940 ….

Il était Rokudan de Judo et Chevalier de la Légion d’Honneur.

 

Il s’agit de notre grand champion, un vrai, Sensei Jean DE HERDT. Il est décédé le 5 janvier 2013 à l’âge de 89 ans. Il fait partie de ceux pour qui j’ai une admiration sans borne, un respect profond. C’est une grande perte pour le monde du Budo et particulièrement du Judo et JuJutsu.

 

C’est en 1936 je crois qu’il débute dans le JUJUTSU avec son père qui l’amène au Club Franco-japonais dirigé par Maître KAWAISHI. Il serait le 21ème élève inscrit et quand Maître KAWAISHI regagne le Japon sur ordre de son Gouvernement, c’est à ses deux plus solides ceintures noires qu’il confie le club : Jean DE HERDT et Jean BEAUJEAN. Nos deux gaillards mettent communément en place le premier Championnat de France des Ceintures Noires à Paris en 1943. Juste avant, en 1942, Jean DE HERDT crée le premier groupe du « Collège des Ceintures Noires ».

 

Ce fut un créateur et bon nombre de clubs de Judo en France, en Belgique, Espagne, Hollande, Afrique du Nord et Cuba sont de son fait. Sensei Luis GUARDIA (membre de la DNBK France), grand judoka cubain ne me contredira pas. Ni Sensei Pedro DABAUZA (DNBK Espagne) ou encore Serge MERLET, mon ami de longue date, qui le connaissais bien. DE HERDT crée la fédération dont le Président sera BONET-MAURY. Ainsi que le « Conservatoire du Judo Français » ou Amicale des Pionniers du Judo Français, etc.

 

En 1938, Jigoro KANO vient en France pour enseigner de nouvelles techniques. C'est Jean De HERDT qui lui sert de partenaire. Il est ainsi le seul français à avoir eu ce privilège. Ce fut l’un des derniers adversaires de Jigoro Kano, celui-ci décédant très peu de temps après son voyage en France.

 

Autre palmarès, il est le seul à résister et obtenir le match nul contre le champion japonais du jour, Toshiro DAIGO. Un combat de plus de 20 minutes au VEL D’HIV devant plus de 16 000 spectateurs ! Depuis, il est reconnu par le Japon comme le premier occidental à avoir fait vaciller l’Empire. Ce qui est désolant ? Selon ses propres mots, les autorités fédérales françaises de l’époque avaient cédé à la pression des japonais pour qu’il ne participe pas aux compétitions mondiales ou olympiques. Quel dommage …. Mais déjà ?

 

Il a aussi enseigné le Judo à Anton GEEZINK, le champion Hollandais. Il a d’ailleurs contribué à revitaliser le Judo Hollandais. Entre bien d’autres choses.

 

Après une période de restauration d’immeubles anciens, attiré par la campagne, il se retire avec son épouse dans l’Yonne, devenant exploitant agricole, métier qui lui prend beaucoup de temps et qui, ajouté aux ennuis de santé, font que Jean DE HERDT quitte le Judo en 2004.

 

Je ne connais de lui que l’instructeur en JuJutsu que j’avais étant gamin, au sein du DYNAM INSTITUT. Nous y étions inscrits avec mon frère. J’ai eu l’occasion de croiser de grands judokas et mes yeux d’enfant brillaient devant leur technicité. Ce sont leurs images que j’avais en tête lors du Championnat de Judo du TENSHINKAI que je gagnais par ippon. Je garde toujours sa carte écrite de sa main et dont je vous mets une partie ici. Celle de son portrait.

 

J’en profite pour présenter à sa famille, ses proches, toutes mes plus respectueuses condoléances. Un Maître disparaît et c’est un pan de l’Histoire qui s’efface. Qu’il repose en paix. Je n’ai qu’un regret, ne pas l’avoir revu et n’avoir su que trop tard pour la cérémonie d’adieu. Je n’oublierai jamais un tel homme. Gassho.

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22 janvier 2013 2 22 /01 /janvier /2013 18:35

2009.19

 

 

Quand je débute le 19 janvier 1953 par la pratique du Judo, j’ai un peu plus de 5 ans. Déjà assez « bagarreur » car j’ai horreur de me faire marcher sur les orteils, mes parents m’inscrivent dans un club, un antre, un dojo, je ne me souviens plus, pour me calmer. La seule chose dont je me souvienne, un keikogi tout propre, devenu vite assez marron de poussière, de sueur ! Il fait chaud sous les tôles au Vietnam ! Une véritable torture pour un gamin qui préfère les baignades ! Un keikogi propre à chaque cours, devenu importable à la fin !

 

Mais je m’accroche et c’est sans doute cela ma force ? Quand je commence une chose, je vais jusqu’au bout de mes capacités, de mes possibilités, de ce qui m’est demandé. Depuis, j’ai pratiqué nombre d’arts martiaux et en particulier l‘Aïkido que j’enseigne maintenant depuis plus de 50 ans en 2013.

Tant en France que lors de séminaires ou stages en Europe et ailleurs. Et bien entendu, bénévolement, réellement.

 

Je ne suis ni membre d’une Communauté scientifique, ni Maître Universitaire, ni titulaire d’une Légion d’Honneur ou propriétaire d’un hara ou d’un quelconque restaurant … je n’écris aucune biographie, je ne me lance pas dans des livres techniques, mes peintures sont pour mon plaisir, je ne fais pas de vidéos à vendre sur internet. Je ne chante pas à « The Voice ». Je me refuse à voir ma tête sur un « shomen » entre un bonzaï et une calligraphie. J’oublie quelque chose ? Vous rajouterez, j’en suis presque certain. Je suis déjà plié de rire.

 

Cela dit, au vu de mes modestes capacités et de ma pauvre intelligence, je ne peux que parler par expérience. Celle-ci n’est que le fruit d’erreurs corrigées. Ce qui fait ce que je suis. D’autres y parviennent aussi, soyons honnêtes ! Parfois, par le biais de déclarations bien tournées, par l’affirmation de « vérités » qu’ils détiennent des plus grands maîtres, d’autres encore par leur science infuse de l’écriture « subtile ». Un savoir faire que je n’ai pas et qui permet de jouer magnifiquement sur les mots et les contre vérités. Dire « je n’y suis pas mais je suis reconnu » est un art subtil. Ah si je savais tourner élégamment mes phrases, mais non !

 

Cela fait 60 ans que je pratique des arts martiaux, 52 années que je fais de l’Aïkido et 50 ans que je l’enseigne. Et je n’ai pas tout assimilé. Cette discipline est tellement riche. Je ne suis l’élève que d’un seul Maître : DANG THONG TRI Sensei, mais j’ai suivi plusieurs « pointures » comme Maître Nobuyoshi TAMURA avec qui j’ai travaillé avant qu’il ne débarque en France. J’ai de la chance et c’est tout, né dans un pays où il était facile de faire du sport ou des arts martiaux. J’étais jeune, il n’y avait ni télé, ni PSP, mais des plaisirs simples. Nos parents étaient disponibles et peu enclins à nous voir nous déchirer sur les tatamis sans aucun respect pour notre partenaire. Il y avait du « KI » mais nous respections l’autre. Bon, "mais çà, c’était avant". Maintenant …. C’est la victoire ou la mort ! Je plaisante. Enfin, je crois.

 

Certains disent que je suis un « homme d’action qui ne fait pas de détail », d’autres que « je dis ce que je fais et fais ce que je dis », ou bien « que je suis un gamin prétentieux », bref, j’ai toutes les qualités et les défauts selon les « chroniqueurs », les « moi je connais », les « je suis héritier de … ». Je ne crie pas mes vérités, chacun la sienne. Je ne lutte pas contre les inepties, cela me fatiguerait vu le nombre, et qui viennent toujours des mêmes. Je ne me situe pas dans la lignée des plus grands samurais, des plus hautes sommités des arts martiaux, dans les plus grandes figures légendaires comme MUSASHI, UESHIBA, KANO … Et je ne dis que ce que je pense en toute honnêteté. C’est souvent mal vu mais qu’importe.

 

J’en profite pour remercier le DDJS qui a tiré à boulets rouges, jouant sur les mots et abusant de sa position administrative. Sans lui, je ne me serai pas lancé dans la construction de mon dojo personnel. Grâce à lui, je suis devenu plus qu’indépendant, je me suis libéré. Pour l’éviter, je me suis engagé dans la DAI NIPPON BUTOKU KAI. Je ne peux que le remercier de ses attentions qui me permirent d’arriver là où je suis. Dire que d’autres n’osent pas. Mais je crois savoir que des remous sérieux agitent une fédération en ce moment. La liberté est-elle au bout du chemin pour eux ? Le plus amusant : je reçois une lettre de Madame Valérie Fourneyron, notre Ministre, qui me fait adresser un message personnel pour « me remercier et me féliciter pour mon engagement au service du sport et notamment de l’Aïkido dans notre pays. Tous les témoignages recueillis témoignant de l’excellence de mon parcours et de la grande influence que j’ai exercé comme éducateur » ! Ne suis-je plus un vilain petit canard ? Merci Monsieur le DDJS, vous m’avez comblé. Sans vous, je ne serai rien.

 

Soixante ans de « carrière » en pratique, en sueur, en blessures, en acharnement, contre vents et marées, luttant avec mes pauvres moyens contre l’injustice, l’iniquité, les pressions, les insultes et les menaces. « Homme d’honneur et de justice » ? Je ne sais pas, certains le disent.

Oserais-je affirmer que je suis un Budoka ? Je le fais. Je ne suis qu’un budoka comme bien d’autres, sincère, ouvert, plein de compassion (eh oui), mais je ne suis, ni ne veux entrer dans la fabuleuse histoire des Arts martiaux du 20ème ou du 21ème siècle. J’appartiens à la DAI NIPPON BUTOKU KAI et cela me suffit. Certains la dénigrent après avoir obtenu sa compassion, d’autres la moquent, mais aimeraient bien y entrer. D’autres y sont et souhaitent le cacher. Je le montre et j’en suis fier ! Et cela après 60 ans de « carrière » ! Qui l’eût cru ?

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