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25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 12:39

DYA - Shingitai Ryu jaune pour affiche

 

 

Il existe des principes généraux qu’il ne faut jamais oublier et qui s’appliquent aux shugyoshas (élèves) comme aux visiteurs. Le bon déroulement d’un cérémonial est important et si nous ne sommes pas d’accord avec les principes inculqués, il est inutile de demander à intégrer le groupe. Parfois considérée rétrograde, vieillotte, inutile et ennuyeuse, les visiteurs trouvent l’Etiquette souvent farfelue et même grotesque. Il est évident que si un(e) shugyosha ou un(e) responsable entend ces derniers mots, il est demandé aux personnes concernées de sortir du Dojo.

 

L’étiquette dans les Arts Martiaux - je ne parle pas des sports de combat - est une base essentielle de l’enseignement donné. Et ce ne sont pas 3 ou 4 heures par semaine, quelques jours de stage au Japon ou ailleurs, qui feront de vous un zombie errant dans une secte. Personne ne nous empêche de quitter un lieu, une culture qui ne nous convient pas. Il vaut mieux le faire que de se retrouver exclu. La liberté ne signifie pas l’absence de certaines contraintes. Ensuite, chacun peut en penser ce qu’il veut, c’est un droit absolu sous réserve de respecter l’autre.

 

Beaucoup confondent le DOJO, le bâtiment abritant la salle d’accueil, les vestiaires, etc … avec la salle de pratique, le KEIKOJO dont la surface est en parquet ou recouvert de tatamis mais où il est impératif de circuler pieds nus ou en TABIS pour certaines disciplines. Dans le KEIKOJO, la discipline, l’étiquette est plus forte, savant mélange de politesse, de respect, de prudence, de discipline et d’attention. Nous respectons le sens de la hiérarchie sans être obséquieux. Si le lieu est sacré, il n’est pas religieux. Les saluts sont des signes de respect, d’humilité, envers les fondateurs, nos prédécesseurs, entre les Sempais et les Kohais. Cadre nécessaire d’un relationnel précis : la prise de conscience d’un état d’esprit, de culture, d’un temps de pratique physique et d’un temps de présence mentale.

 

Si, par une réaction « normale » occidentale et cartésienne, vous doutez du geste juste, de la bonne attitude, abstenez vous. Evitez de tester, par esprit de provocation ou par immaturité, les interdits qui vous sont donnés. Vous comprenez très vite que la pratique d’un art martial doit rester un loisir dont les obligations, librement consenties, sont une invite à vous connaître vous-même. Le propre de l’Etiquette est la simplicité, la sobriété, l’élégance et le naturel dans nos actes. Souvent une longue route pour le profane, la compréhension des règles lui permet d’accepter et surtout de comprendre les remarques, les critiques constructives à l’élaboration de sa vie de Budoka. Admettre les règles de l’Etiquette, c’est fermer son Ego et ouvrir son Esprit à la réception de l’essentiel, du fondamental. Nous développons ci-après quelques règles incontournables.

 

Dans le DOJO, il est interdit :

1/ de parler à haute voix ou de tenir des propos insultants. Il convient de parler à voix basse, surtout si un cours se déroule dans le KEIKOJO. Pas d’éclats de voix pour exprimer un désaccord, une idée. Cela se fait dehors afin de ne pas gêner le cours.

2/ de consommer toute forme de drogue (tabac, alcool, …) ou répandre un produit quelconque sur le sol. Aussi, les collations sont prises de préférence après les cours ou pour un éventuel visiteur, il lui faut ne pas perturber la sérénité du cours.

3/ de procéder à la moindre démonstration sous la forme physique. Cela est une source d’accidents, de blessures ou de dégâts matériels.

4/ de se déplacer pieds nus et dans une tenue négligée. Prévoir des zooris ou sandales propres, ne pas quitter sa ceinture fermant la veste. Ne pas laisser trainer ses affaires.

 

Dans le KEIKOJO, il est interdit :

1/ d’introduire boissons, aliments et d’en consommer.

2/ d’introduire tout matériel étranger à la pratique hors séances spéciales audiovisuelles.

3/ d’entrer pieds nus depuis les vestiaires comme toute malpropreté corporelle ou vestimentaire.

4/ de tenir des propos incorrects. Seul, le sensei est en droit de vous faire des remarques ou de donner les informations qu’il a décidé de vous faire connaître.

5/ de quitter le cours avant la fin de la séance, hors raisons impérieuses et avec l’accord du Sensei.

 

Le KEIKOGI :

Il est impeccable, non froissé, propre et exempt de marques publicitaires (à supprimer si possible). Il porte le Mon (badge tissu) de l’Ecole. Jusqu’à l’obtention de la ceinture noire, les disciples portent la ceinture ou le Obi blanc. Les couleurs ne sont que le développement d’un Ego ou un attrait pour les enfants.

 

Les ARMES :

Au Kobukan (Honbu de la SHINGITAI Ryu) comme dans certains autres dojos, les Jo, Boken, Tanto, Bo ... sont rangés en râteliers et sont mis à la disposition des shugyoshas (économie financière notable) mais très vite, ceux qui suivent des stages font l’acquisition de leurs armes personnelles. Ce qui est bien. Il existe beaucoup d’écrits sur l’Etiquette avec les armes et nous ne nous y attardons pas. Sur le plan général, les saluts aux armes, aux partenaires, leur utilisation sont un peu différentes selon les écoles. Cela reste dans le domaine du Sensei ou du Maître des lieux. Mais, répliques des armes réelles, il faut les utiliser comme telles. Personnelles, elles ne sont pas prêtées, rangées en « vrac ».

 

Il y a bien des choses à dire sur l’Etiquette. Depuis l’entrée dans un Dojo, dans le Keikojo, dans la présentation personnelle, les saluts, la façon de ranger ses zooris. Je ne souhaite pas m’étendre sur le sujet.

Chaque école, groupe, sensibilité, discipline, possède son étiquette. Les sempais vous l’apprennent avec patience comme ils l’ont appris eux-mêmes.

 

Au KOBUKAN (www.dimayuga-dojo.org), le Shugyosha arrive dans le Keikojo, quitte ses zooris, monte sur le tatami en faisant face et non en tournant le dos, se met en seiza pour saluer le kamiza, le Sensei, avant de disposer les zooris, talons contre le tatami.

Le salut en seiza se fait de deux manières. Envers le Sensei et ses invités de marque « hauts » gradés et les Yudanshas, il salue en posant les deux mains en même temps devant lui avant de s’incliner profondément. Face à un autre disciple, partenaire adversaire, il pose d’abord la main gauche, puis la main droite devant lui et s’incline sans quitter des yeux celui-ci.

 

Bref, l’Etiquette est une chose que nous apprenons au fur et à mesure de notre engagement dans la discipline que nous avons librement choisie de faire et envers le Sensei et le groupe que nous suivons. Il ne faut pas se focaliser dessus. Elle s’apprend tranquillement. Mais elle ne doit pas être oubliée, ni dans le dojo ni en extérieurs. Elle s’applique en permanence, possède ses contraintes, ses avantages, ses inconvénients, majeurs parfois quand il s’agit de vivre pendant quelques jours auprès d’autres groupes sous une autre hiérarchie.

 

Comme je le dis plus haut, « ce ne sont pas 3 ou 4 heures par semaine, quelques jours de stage au Japon ou ailleurs, qui feront de vous un zombie errant dans une secte ». Quand nous sommes responsables nationaux ou internationaux, nous devons souvent nous plier à d’autres règles, assister, écouter ou participer à des cérémonies parfois longues, mais cela fait partie de l’Etiquette. Nettoyer un tatami, un plancher, un vestiaire de dojo, n’est pas une insulte, un manque de savoir vivre, bien au contraire. Le fait d’être un haut gradé, un « sempai », nous oblige à donner l’exemple. Je dois reconnaître que d’assister à des « réunions » de travail, d’entendre des discours quasi journaliers, est parfois difficile, harassant nerveusement, surtout quand on est à l’étranger pour peu de temps et que nous voulons aussi visiter un peu. Mais c’est ainsi. Nous l’acceptons.

 

L’Etiquette ? Elle est indispensable. Si vous pensez vous être trompé, rien ni personne ne vous empêche de partir. Sans critiques, sans passion, sans moqueries, sans menaces, sans colère. Celles et ceux qui suivent cette étiquette - encore une fois librement consentie car par avance annoncée - méritent tout autant votre respect qu’ils respectent vos idées. Il est inutile de s’attarder à discuter des heures pour essayer de les convaincre. Cela prend sur le peu de temps de libre consacré à la visite du pays. Quand c’est au Japon par exemple, cela est bien dommage non ?

 

Enfin, elle est la même pour tous au sein d’un même groupe ou lors de stages. Faites en sorte « d’accepter » celle qui est demandée par l’animateur du moment ? Cela ouvre aussi l’esprit sur d’autres possibilités, cette fameuse et éternelle « richesse des différences ».

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