Keikogi, panneau publicitaire ?

Là encore, je vais me faire des amis. Dans mon dojo (www.dimayuga-dojo.org), un de mes élèves avait acheté un keikogi avec des marques genre guerrier mahori ! Je lui ai demandé de se changer.

Certes, mes élèves portent notre badge école sur la manche gauche, à hauteur de l’épaule. Pour ma part, je le porte sur le côté gauche de la poitrine. Mais cela est limité pour nos stages internationaux. Pour nos séminaires à la DNBK, nous portons uniquement le badge de cette association et rien d’autre. Pour ceux qui me suivent dans ces séminaires, les keikogis vont par paires !

Rien à voir avec les panneaux d’affichage que l’on voit maintenant un peu partout fleurir et même dans les compétitions officielles. Souvent, j’ai l’impression de voir la caravane du Tour de France ou une course de Formule un ! Il y a des limites à ne pas dépasser.

Les logos bancaires, télévisés, moutarde qui m’aille, journaux people, conseils régionaux et autres marques sportives, pullulent !

J’irai même plus loin. Les ceintures de couleurs du Maître KAWAISHI était une réalisation pro occidentale pour y développer notre Ego ! Nos anciens avaient besoin de cela pour se distinguer ? Sinon, ce bon vieux Maître ne l’aurait jamais fait ! Bon, je peux encore l’admettre. Mais il y a pire maintenant : le judo a lancé les ceintures bicolores ! Cela amène sournoisement à l’esprit de compétition entre les membres d’un même club !

Dans l’esprit sportif, pardon ! Je rectifie. Dans la vue des sports de combats (esprit sportif à revoir souvent), c’est le début de l’engrenage.

Combien de fois ai je vu dans les journaux, des enfants mis en avant dans des stages de compétitions, classés au top 10 des régions , « coachés ou leadés » par des champions de ce que l’on veut, ou encore sous la pression de la Presse locale qui veut des médailles et coupes ou récompenses, ou ceintures pour pouvoir passer l’article qui va amener des inscriptions. Un club local avec 500 élèves est une richesse …. en quoi ? Ah si, en mettant le logo de la région et la marque laitière du coin, c’est bon pour le moral.

J’ai aussi vu des keikogis, bleu, rouge, vert amande ou noir infernal ! Avec des badges en tout genre, du style « Instructor », « Dragon Ball Zen » ou bien, « Maître Untel sinon rien » …. Il y en a qui portent un bandeau sur le front pour imiter les bushis mais avec un soleil rouge, un kanji ou une autre inscription illisible. Cela est moins courant heureusement.

Personnellement, chacun fait comme il veut. Mais que l’on ne me parle pas d’arts martiaux en ce cas quand je vois les spectacles, compétitions et autres défilés de mode sur les tatamis. Tiens ! Ces derniers portent aussi les marques de la boîte qui les fabrique ! Il n’y a pas de mauvais rapports financiers …..

Mais comme le dit un de mes élèves « Sensei, vous ne ferez jamais fortune ! »