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18 novembre 2011 5 18 /11 /novembre /2011 01:11

DYA - Shingitai Ryu jaune pour affiche

 

 

Je viens aujourd’hui répondre à un courriel qui m’interpellait sur ma philosophie toute personnelle des Arts Martiaux. Je disais en l’occurrence que pour moi, l’art martial servait à « construire et non à détruire » … Je me dois de rappeler que mon expérience remonte à 1953, premier pas d’une longue route parsemée d’erreurs. C’est cela l’expérience.

 

L’AÏKIDO nous permet de lutter contre l’agressivité et non pas contre ses vecteurs humains. Et entendre nos « collègues » des autres disciplines parler de danse, de ballet pré réglé, je suis parfois d’accord avec eux. Admettez tout de même que si nous devions prouver notre efficacité, nous n’aurions guère d’élèves … par élimination naturelle. Mais nous ne sommes plus au 13ème siècle ! Cela dit, pour faire des démonstrations, 90% de celles-ci sont réglées, quelques soient les intervenants. Sinon, les chutes et autres roulades ne seraient pas si belles. Parfois, le partenaire est déjà parti avant de recevoir la technique. Cela est normal. Je le concède. Personnellement, je ne prépare jamais de démonstration. Quand cela m’est demandé, je fais quelques techniques simples, sans plus et j’entends les critiques sur mon instabilité, le peu de réaction de mon Uke (quand je lui en laisse), etc. Veuillez m’excuser, mais je n’aime pas paraître et préfère tromper un ennemi potentiel.

 

Le KARATE ? Celui que je pratiquais m’amenait vers la compétition (j’en ai fait aussi). J'ai essayé plusieurs écoles, toujours les rencontres. Puis, j’ai découvert celui d’Okinawa grâce à des Sensei de qualités, devenus des amis. Quel plaisir de voir les choses se construire et non se détruire. Quand vous analysez les techniques, elles peuvent être dures, rugueuses, profondes. Cependant, elles ne le seront qu’en cas de danger extrême. Les dégagements en font partie et devraient suffire à décourager l’agressivité de l’adversaire.

 

Le IAIDO. Quand j’entends dans mon Dojo, les visiteurs ou parents dire : « Mon Dieu, j’aime pas les armes, c’est trop dangereux, cela ne sert à rien s’il ne coupe pas, etc » …là, je me pose des questions. Et pourtant, cette discipline, la plus noble qui soit, faite pour tuer, ne tranche en fait que le vide. Je ne parle pas d’Ego, car j’en connais …. Je vous assure que pratiquer cette discipline, permet de contrôler l’autre ou une situation parfois délicate, sans arme aucune, simplement par une certaine présence, un regard, une sensation. J’utilise des mots simples. Aucune violence, aucune agressivité, mais un contrôle.

 

Sujet à polémique, le JUDO. Je préfère parler de celui d’avant ! Nous avions des rencontres amicales, des combats logiques, mais il y avait la souplesse, la finesse, la technicité, alors que maintenant, cela devient des combats de rues ! Un minimum de respect, de tradition et pour le reste, c’est la gagne. La destruction de l’autre. Combien de blessés ? Je connais des Senseis qui travaillent encore avec le corps, du bout des doigts, avec le sourire et vous vous retrouvez au sol. On se battrait, oui, pour travailler avec eux. De ces échanges, vient la construction. Aucune frustration, aucune violence gratuite, aucun conflit qui ne se terminerait que par les gesticulations du gagnant et la moue désabusée du perdant ! Parfois, cela se règle même sur le tapis vert ! Où va-t-on ?

 

Alors oui, j’affirme que les arts martiaux sont faits pour construire et non détruire. Un Art Martial se vit au quotidien. Nul ne peut m’assurer qu’il se sortira indemne d’une agression inopinée, souvent acte de lâcheté. Même les « forces spéciales » ne travaillent pas sans préparation. Et quand ils accomplissent leur mission sans tirer un coup de feu, celle-ci est réussie. Pourquoi pas vous ? Réussir à pratiquer sans détruire mais en partageant, en construisant, en nouant des liens avec des partenaires de tous les horizons ? C’est cela les arts martiaux. Pour les autres, ce sont les sports de combat.

 

Maintenant, je respecte les compétiteurs. Ils ont choisis cette voie, Mais de grâce, ne confondez pas nos deux chemins. Ils sont très différents. Pour conclure, un proverbe japonais dit ceci : « En atteignant le but, on a manqué tout le reste ». Alors la première place ? La coupe ? Je préfère les copains, le travail sur un tatami, les échanges.

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