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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 00:44

  Héhé 2

 

 

Comme je l’ai dit précédemment, je constate dans mes nombreux déplacements que les enseignants prennent souvent le même élève pour expliquer des techniques.

 

Là, nous disons que le « Uke » ou « Nage » est maîtrisé sans effort, le sensei lui,  "Tori" parfait dans le développement de sa technique, sa puissance étalée et sa stabilité idéalement posée.

 

Et les pauvres élèves, stagiaires, compagnons de route, eux, n’y arrivent pas. Sans doute trop mauvais, un peu timides ou pas encore formés à la "sublime technique".

 

Il faut comprendre que demander à un jeune pratiquant de 15 années de pratique, de détenir la connaissance d’un vieux débutant de 45 années de travail, cela n’est pas possible. Qu'en pensez vous ?

 

Ou bien, il faut un « Uke » compréhensif, apte aux belles chutes envolées, dont la légèreté est sublime quand on lui fait un kote gaeshi par exemple, hanche bien entrée dans son « centre ». Lequel Uke, après quelques temps de « service », reçoit son statut d’assistant, les galons de « uke du Sensei », profite de ses déplacements souvent, et des miettes d’honneur. Les élèves, les stagiaires, dans leur honnêteté de pratique, perdent alors toute possibilité de jugement. Alors si on en parlait un peu ?

 

Un Uke est le « faire valoir » du sensei. Il lui donne son corps (pas de réflexion sexiuelle svp !), abandonne toute velléité défensive, lui fait totalement confiance et risque des bons traumatismes car cet abandon est souvent contraignant. J’ai souvent un partenaire « un peu bourrin » qui me donne du souci car il ne lâche jamais et travaille dans la sincérité. Et j’en prends soin.

 

Je préfère le mot de "Aïte" même si cela pose le terme de dualité alors qu’il n’y en a  pas en AIKIDO. L’un et l’autre travaille, se place, se protège et vit sa discipline. Il est évident que pour qu’il y ait création, il faut un déséquilibre, donné par l’un ou par l’autre. Je parle souvent de « action, réaction » et « sincérité ».

 

Je ne demande jamais de techniques lors des évaluations de grades. Je demande à Aïte une forme d’attaque, haute, basse, moyenne, et c’est à lui de décider. Le Tori (celui qui applique sa technique), réagit naturellement et doit rendre un travail « propre », effaçant le problème de l’agression mais en harmonie avec l’agresseur. Et comme il n’y a aucun programme dans notre académie, cela est simple : pour réussir l’évaluation, il doit posséder le sujet.

 

O Sensei a combattu des pratiquants d’autres disciplines qui voulaient le tester. Mais c’était une autre époque, les « rencontres » étaient inévitables si la crédibilité de sa discipline devait être mise en cause. Avons-nous maintenant besoin de cela ? Je ne le crois pas.

 

Dans mes stages, je demande un Aïte et récemment, en Australie, je prenais le plus solide des stagiaires présents pour lui démontrer l’inutilité de sa force. Je n’hésite jamais à prendre un partenaire autre que mes élèves ou encore, j’accepte de montrer à un sceptique, que l’aïkido peut être intéressant. L’efficacité restant une notion plus psychologique que physique. Je peux rater aussi, car je ne suis ni invincible, ni un surhomme ou encore un de nos grands noms reconnus.

 

Mais voyez vous, j’aime à dire que mes aïte sont de bons pratiquants car ils me supportent et nous partageons tous les deux une discipline merveilleuse.

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