L’avion nous dépose à Fort Lamy, dans une chaude atmosphère nocturne, jusque là, c’est super. Ensuite, personne pour nous accueillir officiellement. Pas un chat, pas de consignes pour savoir où aller. Rien. Comme d’habitude, une organisation au fond du caniveau. Un vrai scandale. Les sous-offs de la relève en plan à l’aéroport.
Heureusement, Maurice Borlat et autres collègues sont venus à notre rencontre. Et après quelques salutations
amicales et un détour pour nous rafraîchir, nous déposent au Quartier du 6 RIAOM. Là, un chef de poste nous mène dans une baraque « fillod » et rien de plus.
Heureusement, nous avions quelques réserves pour manger un morceau et pour boire, l'eau du robinet, plutôt tiède.
Le lendemain, à 07.30, nous quittons notre baraquement pour nous présenter au Secrétariat du Chef de Corps.
Tenue de sortie d’été impeccable, bérets rouges pour un collègue et moi. Et d’entrée, on se fait mettre au pilori. Qu’est ce que cette tenue ? Ce béret ? Vous avez vu
l’heure ? Il fallait être au rapport comme tout le monde bien une heure avant ! Encore eût-il fallu que ... vous connaisseze la suite. Le major qui nous « accueille »
ainsi est un "coincé du bulbe". Je ne donne pas son nom mais il deviendra très proche de moi, du moins sa fille !
Nous apprenons que nous sommes « mutés » au 6 RIAOM et non détachés pour la relève. Et qu’il n’y avait pas besoin de transmetteurs ! La mayonnaise commence à monter. Nous sommes quatre à ne pas bouger le petit doigt et à subir les postillons. Je vous passe les péripéties. Tout s’arrangera !
En moins d’une semaine, nous sommes affectés au CTIAC de Fort Lamy, sur la Base aérienne172. Un rêve ! Nous obtenons une villa pour quatre célibataires dans un quartier résidentiel, face à la propre villa de notre major bien aimé ! Le pied ! Nous avons un tchadien à notre service. Nous le payons royalement mais il est au top ! Cuisine, ménage, lavage et repassage, tout. Il s’appelait Joseph, il est devenu un ami. J’en garde un merveilleux souvenir car c’était un homme bien.
Les aviateurs sont absolument sympas. L’officier de liaison TERRE présent, aussi. Et nous n’allons au 6 RIAOM qu’en début de mois pour faire voir que nous sommes vivants et en fin de mois pour toucher notre solde. Le reste, tout est dans les permanences au CTIAC comme régulateur chiffreur, dans les sports au sein de l’armée de l’air, à la piscine du SAO de l’Hôtel La Tchadienne et dans les ballades parfois un peu risquées.
J’en ai profité pour aligner un grand nombre de sauts, des missions avec le 2 REP, puis le 3 RIMA et des missions techniques au Cameroun, en RCA etc …. Un vrai bonheur. Un boulot sérieux, réel, des amis aviateurs qualifiés et bosseurs, des paras de la CPIMA accrochés aux suspentes, une vie de patachon dans un pays super. Cela a bien changé hélas, mais en 1970, nous sommes au top. Des drames aussi avec la perte de quelques amis aux combats.
Et là, pas de médailles en chocolat, que du réel. Je vous le répète, je ne suis pas un homme de métropole mais bien plus de territoires extérieurs. Je ne regrette pas du tout le 6 RIAOM mais les amis du Centre de Transmissions Inter Armes d’Afrique Centrale (CTIAC), qu’ils soient Officiers ou Sous Officiers comme Hommes du rang ! Il y avait du respect de part et d’autre ! Essentiel pour moi !
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